-
Le jésuite Claude-François Menestrier est indubitablement le théoricien de l’image symbolique et du spectacle le plus important et le plus prolifique du XVIIe siècle. Ses écrits abordent des sujets aussi divers que le ballet ancien et la musique, l’héraldique ou l’emblématique. Menestrier invente et organise avec talent des festivités à la symbolique forte, tant religieuses que laïques, dans sa ville natale de Lyon ainsi qu’à Paris, Annecy, Chambéry et Grenoble. Ses publications incluent aussi bien des comptes rendus de ces festivités que des traités, par exemple, sur le bon usage des feux d’artifice ou sur l’utilisation d’une décoration symbolique lors d’une cérémonie funéraire. Historien féru d’archéologie, il compose quelques travaux sur l’histoire de Lyon et une importante histoire numismatique du règne de Louis XIV. D’autres courts traités sur les momies égyptiennes, les comètes ou les médailles antiques reflètent la largeur d’intérêt d’un homme de lettres cultivé du XVIIe siècle. Les quelque cinq cents œuvres de Menestrier, couvrant un demi-siècle (de 1655 à 1705), illustrent l’importante contribution du jésuite à l’histoire artistique et culturelle de la France.
La présente bibliographie décrit plus de deux cent cinquante éditions d’ouvrages rédigés par Menestrier, ou qui lui sont attribués, publiées entre 1655 et 1765.
-
-
Centré sur les emblèmes de Georgette de Montenay, Théodore de Bèze, Jean-Jacques Boissard et du moins connu Paul Perrot de la Sale, Webs of Allusion est le premier ouvrage qui soit consacré à l’ensemble de la littérature emblématique protestante publiée en France au XVIe siècle ainsi qu’à son mode de lecture. La diffusion dont jouit la littérature emblématique est en effet bien documentée par les diverses traductions qui s’en sont saisies – Georgette de Montenay du français au latin, à l’espagnol, à l’italien, à l’allemand, à l’anglais et au néerlandais ; Bèze du latin au français ; Boissard du latin au français et à l’allemand. Mais, alors que la compréhension des emblèmes du théologien Bèze est presque immédiate, le discours tenu par ceux de Georgette de Montenay et de Boissard requiert l’agilité intellectuelle du lecteur, qui se trouve confronté à tout un éventail de stimuli, visuels et verbaux, d’origine mythologique et surtout biblique. Cette lecture entre texte(s) et image, aussi active soit-elle, invite finalement à la méditation, encouragée par le réseau complexe des allusions. Webs of allusion vise à introduire le lecteur moderne à ce mode de lecture ardu sans doute, mais édifiant.
-
-
-
Sommaire / Table of Contents: Gisèle Mathieu-Castellani: Les Emblèmes du celer dans "Délie"; Alison Adams: Reading Georgette de Montenay; Alison Saunders: ‘Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo, quando?’ or: The curious case of Pierre Coustau’s Pegma; Stephen Rawles: Layout, Typography and Chronology in Chrétien Wechel’s Editions of Alciato; David Graham: Topical Political and Religious Content in French Emblem Books; Laurence Grove: ‘Pour faire tapisserie’? / Moveable Woodcuts: Print/manuscript, text/image at the birth of the emblem; Michael J. Giordano: The Blason Anatomique and Related Fields: Emblematics, Nominalism, Mannerism, and Descriptive Anatomy as Illustrated by Maurice Scève’s Blason de la Gorge; Judi Loach: On Words and Walls; Paulette Choné: Pierre Woeiriot ou la pensée du simulacre; Anne-Elisabeth Spica: L’emblématique catholique de dévotion en France au XVIIe siècle: Quelques propositions de lecture; Agnès Guiderdoni Bruslé: Les formes emblématiques de « l’humanisme dévot »: Une lecture du Catéchisme royal (1607) de Louis Richeome, S. J.
-
L'importance de l'emblème (genre multi-média et pan-européen) comme reflet de la culture européenne aux seizième et dix-septième siècles est aujourd'hui de plus en plus reconnue. Bien que le style emblématique se manifeste dans plusieurs arts plastiques (parmi lesquels la peinture, la broderie, l'architecture - permanente ou éphémère - et l'art sépulcral) ce sont les livres qui codifient et concrétisent le mieux la combinaison de mots et d'image qui constitue l'emblème.La contribution française aux livres d'emblèmes fut formatrice et centrale. La bibliographie présente décrit en détail plus de 700 éditions imprimées en France ou en français entre 1534 et 1700.
Alciat, fondateur du genre, représente presque un dixième de celles-ci, et plusieurs éditions de son oeuvre sont identifiées ici pour la première fois, de même que plusieurs éditions également inconnues d'autres auteurs de livres d'emblèmes. Chaque notice comporte une reproduction du titre, une collation technique détaillée, une description de la disposition (souvent accompagnée d'une illustration) et une liste d'exemplaires identifiés. Les différentes éditions ont été soigneusement isolées, ainsi qu'à l'intérieur de celles-ci les différents états et émissions. 77 bibliothèques ont été dépouillées et, en plus, d'autres exemplaires sont notés dans environ 300 autres bibliothèques.
-
L’Hecatongraphie est un recueil d’emblèmes qui incarne pleinement la Renaissance française. Son auteur, Gilles Corrozet, non seulement homme de lettres, mais aussi libraire, cherche à instruire, moraliser et même vulgariser une érudition typique de son époque. Après les livres d’emblèmes d’Alciat et de Guillaume de La Perrière, l’Hecatongraphie (1540) n’est que la troisième manifestation d’un genre en pleine évolution. Le texte présenté en facsimilé est celui de la quatrième ©dition procurée par Denis Janot (1544). Chef-d’œuvre de l’impression parisienne, cette édition comporte d’importantes révisions textuelles, qui permettent d’analyser la motivation et les perspectives morales de Corrozet. Sa deuxième œuvre mblématique, les Emblemes du Tableau de Cebes se trouve reproduite ici pour la première fois dans une édition moderne. L’édition est accompagnée de notes abondantes, donnant sources, variantes et commentaires, ainsi que de tables des motifs et des notions.
-