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Sommaire : I. Études – La vie intellectuelle en Aquitaine à l'époque de Montaigne – E. CHAYES, V. GIACOMOTTO-CHARRA, X. PRÉVOST, « Avant-propos » ; M.-B. LE HIR, « Un colliege en la forme de celuy de Lisieux à Paris » ; H. PIERRE, « Élie Vinet, “enseignant-chercheur” ? » ; S. ROMMEVAUX-TANI, « Les ouvrages mathématiques d'Élie Vinet » ; C.MAZOUER, « Des tragédies pour le collège » ; M.-L. DEMONET, « Les bibliothèques des professeurs du Collège de Guyenne au temps de Montaigne écolier » ; S. GEONGET, « Jean d'Arrérac, juriste lettré, lecteur de Montaigne ? » ; D. BJAÏ, « Entre Gimone et Garonne, les réseaux aquitano-gascons de Guillaume du Bartas » ; B. MARPEAU, « Comment naît un “ouvrage de référence” ? L'Histoire de la France rurale des Éditions du Seuil (1975-1977) » – II. Variétés – A. LEGROS, « Sur l'exemplaire des Essais dit “de Bordeaux” le cachet des Feuillants » ; F.-R. MARTIN, « Les livres, les paroles et les constellations d'images. L'Atlas Mnémosyne d'Aby Warburg, hier et aujourd'hui » – III. Comptes rendus.
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Restée inachevée, au terme d’une longue gestation, après la publication de ses quatre premiers livres et longtemps mal-aimée des ronsardisants, La Franciade est aujourd’hui perçue plus positivement, réévaluée sinon réhabilitée, comme l’atteste depuis une quarantaine d’années le nombre croissant d’études dont elle fait l’objet. On est loin de Sainte-Beuve qui n’en cita pas un seul vers. Non seulement elle recèle des richesses poétiques qui ne se rencontrent pas ailleurs, mais elle apparaît encore comme l’indispensable caisse de résonance des fragments épiques disséminés dans toute l’œuvre.
Notre édition, établie à partir de l’originale de 1572, en donne les nombreuses variantes, manuscrites (y compris celles du livre IV qu’on crut longtemps détruit dans l’incendie de la bibliothèque de Turin) et imprimées (des deux rééditions de l’année suivante aux Œuvres posthumes de 1587), et reproduit en annexe, entre autres textes, l’importante dernière préface « touchant le Poëme Heroïque ». Une invitation à redécouvrir La Franciade d’un œil nouveau.
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TABLE DES MATIÈRES
CHRONOLOGIE SOMMAIRE
INTRODUCTION
NOTE SUR LA PRÉSENTE ÉDITION
REMERCIEMENTS
PIÈCES LIMINAIRES
A Madame Marguerite de France Royne de Navarre
Advertissement aux lecteurs
Syl. Cæsaris Scaligeri a Verona, in Juditham G. Sallustii / De Sylve Scaliger de Vérone sur la Judith de G. Salluste
Aug[ustin] Costé à Guil[laume] De Saluste
Avg. Coste Castrodvnensis In Guil. Salustij Iuditham, Carmen / Ode sur la Judith de Guillaume Salluste
Sonnets et distiques à Guillaume de Saluste
LA JUDIT
L’URANIE, OU MUSE CÉLESTE
LE TRIOMFE DE LA FOY
POEME DRESSÉ POUR L’ACCUEIL DE LA ROYNE DE NAVARRE À NERAC
ANNEXES
I. Poèmes de La Muse chrestie(n)ne (1574) non recueillis en 1579
II. Sonnet gascon (P. de Brach, Poemes, Bordeaux, S. Millanges, 1576)
III. Sonnet « Sur la version d’Athenagore, faite par Arn. du Ferrier » (Bordeaux, S. Millanges, 1577)
IV. Argument de La Judit et Sommaires de S. Goulart des Œuvres (Genève, J. Chouet, 1582)
V. Hymne de la Paix et Les Neuf Muses Pirenées (Anvers [Lyon], G. de La Romaine [B. Rigaud],1582)
GLOSSAIRE
BIBLIOGRAPHIE
INDEX DES NOMS PROPRES DE PERSONNAGES BIBLIQUES, HISTORIQUES ET MYTHOLOGIQUES JUSQU’AU XVIIe SIÈCLE
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Guillaume de Saluste Du Bartas (1544-1590) est l'auteur d'un chef-d'œuvre, La Sepmaine, qui connut un succès retentissant en Europe dès sa parution en 1578. Peu avant, il avait réuni ses premiers essais poétiques dans un recueil qu'il intitula La Muse Chrestiene (Bordeaux, Simon Millanges, 1574) et qu'il dédia à Marguerite de Valois, épouse d'Henri de Navarre. Elle contenait La Judit, Le Triomfe de la Foy, L'Uranie et quelques sonnets dédiés à ses amis. Profitant du succès éditorial de La Sepmaine, Du Bartas et/ou ses libraires en firent la « premiere partie » des Œuvres qui parut en 1579. Les Œuvres – reproduites ici d'après l'édition de Barthélemy Gomet à Blois – présentent une jolie diversité littéraire et une grande cohérence thématique. Du Bartas s'y révèle maître de son talent dans l'adaptation de la Bible et la réforme du manifeste poétique de la Pléiade. Il parvient avec bonheur à exploiter quatre formes du lyrisme en autant de genres poétiques (l'épopée, l'hymne, le triomphe et l'entrée), dans les registres religieux et profane. S'il accorde sa préférence au premier, il montre aussi qu'il a su faire siens les procédés rhétoriques du second. Chacun à sa façon, les quatre poèmes du livre proclament l'ambition du poète de se distinguer de ses prédécesseurs, quitte à bousculer les usages et les attentes de son public.
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Quelles sont au juste les lectures scientifiques de Du Bartas ? A quels auteurs emprunte-t-il directement, quels autres lui sont connus de seconde main, par le truchement de vulgarisateurs ? Comment s’inscrit-il dans la longue tradition encyclopédique léguée par l’Antiquité et enrichie par le Moyen Age ? A quel traitement soumet-il cette ample matière scientifique, revisitée par l’Humanisme, pour lui donner forme littéraire ? En recourant à quels procédés linguistiques, rhétoriques, poétiques ? A quelle(s) fin(s) ? Et dans quelle mesure parvient-il à faire de La Sepmaine, suivant la célèbre, quoique tardive, définition du Brief Advertissement, une œuvre non seulement « en partie Heroïque, en partie Panegirique, en partie Prophetique » mais encore « en partie Didascalique » ?
Autant de questions abordées à Orléans, en juin 2014, en hommage à Yvonne Bellenger, par une douzaine de spécialistes de Du Bartas, à qui il n’avait plus été consacré de rencontres particulières depuis plus de vingt ans.
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Table des matières
Denis BJAÏ et François ROUGET, Introduction
Première partie
Stratégies éditoriales et création poétique
Michèle CLÉMENT, Les poètes et leurs libraires au prisme du privilège d’auteur au XVIe siècle : la proto-propriété littéraire
Isabelle PANTIN, Innovation poétique, innovation typographique : comment penser un synchronisme ?
Jean BALSAMO, Les libraires du Palais et les poètes (1530-1610)
François ROUGET, Philippe Desportes et ses libraires
Deuxième partie
« La Pléiade » et ses libraires
Geneviève GUILLEMINOT-CHRÉTIEN, Ronsard, Baïf et la veuve Maurice de La Porte : une nouvelle présentation du recueil poétique
Daniel MÉNAGER, Ronsard, Henri Estienne et Anacréon
Emmanuel BURON, La pratique du pème liminaire comme analyse pragmatique de l’acte
éditorial : Jodelle, Etienne Groulleau et André Wechel
Troisième partie
Poètes de province et ambitions éditoriales
Denis BJAÏ, Un imprimeur orléanais de la Renaissance et « ses » poètes : autour d’Eloi Gibier (1551-c. 1587)
Nicolas DUCIMETIÈRE, Coups d’essai : les étudiants poètes et leurs imprimeurs-libraires dans la seconde moitié du XVIe siècle
Anne RÉACH-NGÔ, Des Trésors poétiques à la Renaissance ? L’ambition éditoriale du Trésor immortel de Jacques Sireulde
Christine BÉNÉVENT, Auger Gaillard : les tribulations d’un poète en quête de libraire(s)
Quatrième partie
Les libraires lyonnais et leurs poètes
François RIGOLOT, D’un libraire l’autre : Marot, de Tory à Dolet via Montmorency
Mireille HUCHON, Jean de Tournes et ses poetrices
Elise RAJCHENBACH-TELLER, Charles Fontaine : le poète et ses imprimeurs-libraires
Cinquième partie
Les poètes chrétiens et leurs libraires
Max ENGAMMARE, Théodore de Bèze poète et ses imprimeurs
Véronique FERRER, Entre La Rochelle et Genève : les poètes protestants et leurs imprimeurs (1560-1610)
Yvonne BELLENGER, Du Bartas et ses libraires
Alain CULLIÈRE, Les éditeurs des Dévots élancements du poète chrétien d’Alphonse de Rambervillers (1602-1617)
Sixième partie
Poètes humanistes et transmissions éditoriales
Michel MAGNIEN , Vascosan éditeur de Guillaume Du Mayne (1556)
Philippe DESAN, La Boétie poète et ses deux éditeurs : Federic Morel et Montaigne
John NASSICHUK, L’oeuvre latin de Jean Rouxel et le monde de l’édition en Normandie
Index nominum
Comment le poète français du XVIe siècle, à Paris, à Lyon ou dans d’autres villes de l'espace francophone, choisit-il son libraire ou son imprimeur ? Pourquoi en change-t-il et fait-il parfois appel, successivement voire simultanément, à plusieurs d’entre eux? Quelles relations (contractuelles, financières, intellectuelles) le lient à ces hommes et femmes du livre ? Quel parti les uns et les autres tirent-ils du privilège exhibé en page de titre, mais dont l'extrait ne se retrouve pas toujours à l’intérieur de l'ouvrage ? Quelles logiques guident l’auteur pour diffuser au mieux sa production et lui ménager la plus large réception possible ?
Telles sont quelques-unes des questions qu’à la faveur d’un colloque tenu à Orléans, en juin 2013, se sont posées une vingtaine de spécialistes de la poésie française et néo-latine de la Renaissance, pour mieux comprendre les stratégies éditoriales mises en œuvre et éclairer les relations complexes, implicites voire conflictuelles qui unissaient alors le poète et son libraire... avant parfois de les séparer.
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