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INTRODUCTION, par Mathieu FERRAND
PREMIÈRE PARTIE. ÉTUDES
I. UN THÉÂTRE VERNACULAIRE EN LATIN ?
Jelle KOOPMANS, La scène latine comme lieu de débat et comme lieu de combat
John NASSICHUK, La « tragédie » de la crucifixion chez Quinziano Stoa et Nicolas Barthélemy de Loches
Estelle DOUDET, Moralités et théâtre vernaculaire en latin. Autour de J. Ravisius Textor
Nathaël ISTASSE, De la réception européenne des Dialogi (1530) de J. Ravisius Textor
II. RENAISSANCES DE LA COMÉDIE
Mathieu FERRAND, La comédie dans les collèges parisiens :questions de vocabulaire, définition d'un corpus
Mathieu FERRAND, La Comoedia de Jean Calmus et ses modèles (Paris, 1544, 1552)
Jan BLOEMENDAL, Une comédie biblique des Pays-Bas publiée en France : l'édition commentée de l'Acolastus (Guilielmus Gnapheus, 1529) par Gabriel Dupreau (Paris, 1554)
III. LES « MAÎTRES » :MARC-ANTOINE MURET ET GEORGE BUCHANAN
Virginie LEROUX, Tragique, admiration et eschatologie : le modèle du Julius Caesar de Marc-Antoine Muret
Nathalie CATELLANI et Carine FERRADOU, George Buchanan, modèle du théâtre humaniste français
Emmanuel BURON, Schèmes tragiques chez Muret, Buchanan et Jodelle
IV. TRAGÉDIES DE COLLÈGE
John NASSICHUK, Un tragique exemplaire, ou la moralité du pouvoir dans l'Aman de Claude Roillet
Nina HUGOT, « Quis credat ? » L'incroyable amour de Philanira (Claude Roillet, 1556)
Éric SYSSAU, La tragédie au collège de Navarre (1557-1558)
V. AUX CONFINS DES GENRES ET/OU DU SIÈCLE
Sylvie LAIGNEAU-FONTAINE et Catherine LANGLOISPÉZERET,La Susanna (1571) du dijonnais Charles Godran
Monique MUND-DOPCHIE, Le Parabata Vinctus de Jacques-Auguste de Thou : tragédie antique et biblique
Margaux DUSAUSOIT, Tragédie prétexte et actualité politique : Alexander Severus (1600) de Fédéric Morel
DEUXIÈME PARTIE. ANTHOLOGIE
Quinziano STOA, Theoandrothanatos (1514)
Joannes RAVISIUS TEXTOR, Dialogi (1530)
Dialogus super abolitione pracmaticae sanctionis (c. 1518)
Nicolas BARTHÉLEMY DE LOCHES, Christus Xilonicus (1529)
Comoedia Lipocorduli (1533)
Dialogus longe facetissimus de temporum ac scientiarum mutatione
(c. 1533)
Marc-Antoine MURET, Julius Caesar (1552)
George BUCHANAN, Medea (1544)
George BUCHANAN, Iephthes sive Votum (1554)
George BUCHANAN, Baptistes sive Calumnia (1577)
Jean CALMUS, Comoedia (1552)
Claude JAMIN, Arcaiozelotipia (1554)
Claude ROILLET, Aman (1556)
Claude ROILLET, Petrus (1556)
Abel SOURIS, De sinistro fato Gallorum apud Veromanduos
(1557)
Jean ROSE, Chilpericus (1557 ou 1558)
Jean ROSE et alii, [Antonius] (1557 ou 1558)
Charles GODRAN, Susanna (1571)
Jacques-Auguste DE THOU, Parabata vinctus (1595)
Fédéric II MOREL, Alexander Severus (1600)
BIBLIOGRAPHIE
INDEX DES NOMS
INDEX DES PERSONNAGES THÉÂTRAUX
INDEX DES PIÈCES CITÉES
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TABLE DES MATIÈRES
Introduction de Mathieu Ferrand et Nathaël Istasse
HUMANISME ET ENSEIGNEMENT
J. Lecointe, « François Dubois et l’enseignement de la poésie au collège de Montaigu »
N. Istasse, Joannes Ravisius Textor : entre pédagogie et poétique »
M.-F. André, « Nicolas Bérauld, professeur de droit humaniste »
M.-D. Couzinet, « L a “conjonction” entre les disciplines chez Pierre de La Ramée »
M.M. Fontaine, « Une génération sacrifiée : les régents de collège du deuxième tiers du XVIe siècle en France »
LES "APOLLONS DE COLLÈGE", PROFESSEURS ET POÈTES
P. Galand, « Orphée a l’école: le poète-pédagogue, de Politien à ses émules français »
J. Pendergrass, « Guillaume Castel, poète et éducateur au collège de Bourgogne »
A. Laimé, « Les vies parallèles ( ?) de Nicolas Petit et Jean Des Fossés, au miroir des Elegiae de redemptione humana (Paris, Jean Petit, 1517) »
E. Gauthier (C.E.S.R. de Tours), « Un professeur et poète du début du XVIe siècle : Nicolas Barthélemy de Loches »
C. Langlois-Pézeret, « Gilbert Ducher, Apollon d’Aigueperse, poète et principal de collège dans les années 1530 à Lyon »
P. Ford, « George Buchanan et la poésie d’amitié»
V. Leroux, « Le Julius Caesar de Muret : une tragédie de collège »
J. Nassichuk, « Références à l’enseignement dans les épigrammes et hendécasyllabes de Nicolas Chesneau (1553) »
L'HUMANISTE AU MIROIR, L'HUMANISTE AU COMBAT
S. Laigneau-Fontaine, « L’image du professeur dans l’oeuvre de Nicolas Bourbon : un idéal humaniste »
M. Ferrand, « Rôles et images de professeurs dans le théâtre des collèges. Le Dialogus longe facetissimus (Paris, c. 1533) »
J.-E. Girot, « Les contributions des humanistes de collège la querelle de Marot et de Sagon (1534-1537) »
M. Magnien, « Itinéraire d’un « hussard noir » de l’Humanisme : le cas Robert Breton (c. 1510 –c. 1545) »
M. Huchon, « Figures du professeur humaniste chez Rabelais »
Index nominum
Index perum
Index collegiorum
En 1942, Lucien Febvre publiait le Problème de l’incroyance au XVIe siècle. La religion de Rabelais. L’ouvrage, devenu un classique, a permis de mettre au jour l’œuvre abondante des professeurs de collège français qui, dans les premières décennies du XVIe siècle, se firent humanistes et poètes latins. Pourtant, si l’historien fut l’« inventeur » de ces « Apollons de collège », au sens archéologique du terme, il afficha surtout à leur égard un mépris dont ils ont longtemps souffert. Évoquant en particulier l’« énorme, stupéfiante et candide vanité » de ces latinistes fervents, qui croyaient fermement en leur propre génie, il dénonça l’ennui que suscitait immanquablement, selon lui, la lecture de leurs vers. Lapproche de Lucien Febvre procédait cependant d’un postulat très juste : nulle enquête de fond sur l’univers mental de Rabelais ne pouvait faire l’économie d’une telle exploration.
Le présent volume se propose de croiser les regards de ercheurs qui s’intéressent aux personnalités, aux pratiques pédagogiques et aux écrits de ces professeurs et poètes de la première moitié du XVIe siècle. Il s’agit en particulier de saisir, dans leurs réalités concrètes et humaines, les relations qu’entretiennent la culture humaniste et la culture scolaire, Apollon et l’Ecole. Le monde des collèges, rompu aux méthodes scolastiques, mais ouvert à celles de la philologie moderne, apparaît alors comme un lieu d’élaboration, d’exp©rimentation et de transmission de savoirs et de pratiques intellectuelles dont le collège des lecteurs royaux - fondé par Guillaume Budé et François Ier - n’a été que le prolongement le plus prestigieux. Rabelais, qui fréquenta assidûment ce mnde-là, en fut, à bien des égards, l’enfant turbulent et génial.