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Quêtes entravées d’un objet d’amour fuyant, déni du statut sacré attribué au poète, refus de la modernité sociale: à différents niveaux, l’expérience du deuil traverse et oriente la démarche littéraire de Gérard de Nerval. Une poétique du deuil à l’âge romantique expose comment thèmes et formes de l’œuvre répondent à la question centrale de la finitude. Hanté par une perte indéfinie, l’écrivain procède par deux voies apparemment opposées: la première, fondée sur le langage poétique, entend compenser la privation éprouvée en donnant figure – dans le discours versifié – à un subtil jeu d’inflexions vocales; la seconde en revanche se déploie à travers les récits et les nouvelles qui, tout en faisant état de pertes symboliquement irréductibles, sont appelés à conférer une forme poétique plus libre à la prose. Associant lecture thématique, approche psychocritique et poétique historique, Dagmar Wieser montre comment l’œuvre nervalienne devient lexpression fertile d’un conflit d’intentions. C’est la dialectique entre l’aveu et le déni d’un deuil subi dès l’enfance qui octroie au processus de la création tout son dynamisme.
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Jasna ADLER,
Wagih AZZAM,
Jacques BERCHTOLD,
Marie BORNAND,
Anke BOSSE,
Marta CARAION,
Danielle CHAPERON,
Alain CORBELLARI,
Alexandre DAUGE-ROTH,
Jérôme DAVID,
Françoise DUBOR,
Yasmina FOEHR-JANSSENS,
Adrien GÜR,
Dominique KUNZ,
Brooks LA CHANCE,
Christopher LUCKEN,
Pierre MONNOYEUR,
Philippe MORET,
Loris PETRIS,
Michael RINN,
Patrick SUTER,
René WETZEL,
Dagmar WIESER
De quelle manière la référence historique, aussi bien l'histoire que l'historiographie, intervient-elle dans vos recherches et dans vos enseignements ? Telle était la question adressée aux jeunes chercheurs de la "relève" universitaire suisse dans le domaine des études littéraires réunis en colloque à Genève les 6 et 7 juin 1997. Témoignant de la fécondité de cette question dans leurs travaux actuels, leurs interventions présentent, malgré leur diversité, de nombreux points de convergence. Sur le plan théorique comme sur le plan critique, le "retour" de l'histoire dans la littérature s'accompagne cependant d'une réévaluation des relations entre les deux disciplines, de sorte que les travaux d'"histoire littéraire" et d'"histoire de la littérature", aujourd'hui, se démarquent des projets positivistes du siècle passé et intègrent, en particulier, les enseignements de l'analyse formelle des œuvres.
Articles de Alain Corbellari, Yasmina Foehr-Janssens, Wagih Azzam, Christopher Lucken, Alexandre Dauge-Roth, Michael Rinn, Marie Bornand, Dominique Kunz, Adrien Gür, René Wetzel, Jacques Berchtold, Pierre Monnoyeur, Loris Petris, Dagmar Wieser, Philippe Moret, Jérôme David, Brooks La Chance, Anke Bosse, Françoise Dubor, Jasna Adler, Patrick Suter, Danielle Chaperon et Marta Caraion.