Renaissance
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La maison de Coligny-Châtillon a presque tout connu en moins de deux cents ans : l’élévation, la gloire, le déclin, la condamnation, les honneurs, l’humiliation, l’exil, la précarité, le prestige, la vengeance et la renommée.
Ce livre poursuit trois ambitions. Retracer tout d’abord, le plus précisément possible, les parcours des membres de cette maison bien connue mais paradoxalement peu étudiée. Analyser ensuite leurs engagements politiques et religieux, d’en restituer les mécanismes, d’en étudier les formes, d’en saisir la portée et d’en dresser les conséquences. Comprendre, enfin, ce qui a pu conduire, en l’espace de six générations, ces hommes et ces femmes des montagnes bressanes jusqu’à la nécropole royale de Saint-Denis, en passant par le gibet de Montfaucon.
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TABLE DES MATIÈRES
Perrine GALAND-WILLEMEN et Loris PETRIS
Introduction
Abréviations
Richard COOPER
Le nouveau chancelier jugé par les ambassadeurs à la cour de France : les dépêches de Girolamo Della Rovere (1560-1562)
Michel MAGNIEN
Le plomb et les sceaux : les publications poétiques de Michel de L’Hospital chez Fédéric Morel (1558-1560)
David AMHERDT
Les épîtres de Michel de L’Hospital : des sermons laïques ?
Nathalie DAUVOIS
Michel de L’Hospital, les solidarités toulousaines et le modèle du sermo horatien : modèle satirique / modèle philosophique
George Hugo TUCKER
Poétiques et esthétiques de l’humilité chez Michel de L’Hospital et Joachim Du Bellay, imitateurs d’Horace et de Tibulle
Véronique FERRER
Michel de L’Hospital, Carmina, I, 7: quelques réflexions autour de la poésie chrétienne
Laure CHAPPUIS SANDOZ
Des pierres et des mulets : mise en scène narrative dans l’Iter Nicaeum (Carmina, V, 9)
Ruth STAWARZ-LUGINBÜHL
Le « Discours de Monsieur le chancelier de L’Hospital à ses amis » : Nicolas Rapin, traducteur de l’épître Ad amicos (VI, 2)
Rosanna GORRIS CAMOS
Affectus plena: Michel de L’Hospital, « celuy que j’ayme, honore et estime comme mon pere et milieur ami »
Jean VIGNES
Michel de L’Hospital et Jean-Antoine de Baïf
Jean BALSAMO
L’Hospital et Montaigne ou Montaigne contre Michel de L’Hospital ?
Lettres inédites de Michel de L’Hospital éditées par Loris Petris
14bis. [1559], 5 septembre, [Charles de Guise] à Michel de L’Hospital, [Villers-Cotterêts]
14ter. [1559], décembre, François II à Michel de L’Hospital, Chambord
43bis. 1564, 31 juillet, Pierre Séguier et Guy Du Faur à Michel de L’Hospital, Paris
77bis. 1571, 2 juillet, Michel de L’Hospital à Madeleine de L’Hospital, Butte de Chaumont
Tableau synoptique des Carmina
Illustrations
Index
Table des illustrations
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Le quatrième tome des Mémoires-Journaux du règne de Henri IV tenus par Pierre de L’Estoile relate de bonnes nouvelles ! En 1598, la paix avec l’Espagne et la signature discrète de l’édit réglant la coexistence entre huguenots et catholiques, en 1601, la paix avec la Savoie, le mariage de Henri IV, bientôt suivi de la naissance d’un Dauphin : une paix qu’on n’avait pas vue depuis 1562, une naissance qu’on n’avait pas vue depuis 1548, signes d’une rénovation des forces nationales par la pratique et par le symbole. La politique extérieure s’estompe, exceptées la conspiration d’Essex ou la mort d’Elizabeth, laissant place aux mécontentements dispersés, des tentatives de régicides aux rivalités dans la faveur du roi, qui n’empêchent pas la vie du royaume de se dérouler selon les catégories d’une rubrique mondaine : amours, mariages, naissances. L’écriture du Journal peut enfin jouer de la variété : morts subites, événements étranges ou prodiges retiennent l’attention, avec quelque mélancolie mêlée d’ironie.
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Sommaire : ARTICLES – D. BJAÏ, « Bonas litteras [juris] studiis admiscere (Érasme). Les débuts de l’humanisme à Orléans » ; F. ELSIG, « Deux volets de 1515 et une piste parisienne » ; R. Jimenes, « François Ier et l’Imprimerie royale : une occasion manquée ? » ; O. PÉDEFLOUS, « La dernière bibliothèque de Nicolas Bérauld. Livres et sociabilités lettrées dans les années 1530 » – NOTES ET DOCUMENTS – É. RAJCHENBACH, « Nicole Le Jouvre,un poète en Berry » ; C. LASTRAIOLI, « De nouvelles épitaphes infamantes contre Gaspard de Coligny par Bolsec et d’autres » ; D. CORDELLIER et C. DECU TEODORESCU, « Une enluminure de Geoffroy Dumonstier sur un dessin de Jean Cousin » ; I. VILLARROEL FERNANDEZ, « La forma textual de la primera edición hispana de las Comoediae Plauti (Alcalá de henares, 1517-1518) » ; J. DUPÈBE, « Note sur le médecin Pierre Pena et sa famille » – COMPTES RENDUS.
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C’est par l’intermédiaire de leur catalogue que les premiers cabinets de curiosités se sont fait connaître dans toute l’Europe. Pris entre le bruit du monde et les grandes orgues de la « littérature », ces livres sont pourtant méconnus, délaissés par la critique.
Or, leurs mots, leur langue, leurs stratégies éditoriales, rien n’est indifférent aux auteurs conscients des enjeux d’une production qui passe les frontières génériques. Écrits pour le lecteur affamé de narrations épiques comme pour l’érudit en quête d’observations savantes, entre lieu de mémoire et éloge du bizarre, ces textes prétendent patrimonialiser les curiosités, tout en rendant expressive l’intensité de leur présence.
Cette étude est la première à affronter la question d’une poétique de la curiosité. À la lumière de textes inédits ou nouvellement traduits, elle analyse la complexité de ces « légendes » chargées de penser, classer et faire parler les objets inertes, ouvrant une réflexion sur les premiers cartels de nos musées.
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Une traduction fictive est un texte qui, directement écrit dans une langue, se présente comme traduit d’une autre, réelle ou imaginaire. Peu étudié jusqu’à la fin du XXe siècle, le cas n’en est pas moins fréquent, illustré par quelques romans célèbres : Don Quichotte, les Lettres persanes, le Manuscrit trouvé à Saragosse, Le Château d’Otrante. Longtemps on a tenu pour négligeable la fiction de la traduction, la considérant comme un procédé inoffensif, un amusant artifice littéraire. Convention souvent assumée de manière explicite par les auteurs qui y recourent, le phénomène n’a encore été que peu envisagé dans sa dimension historique. C’est donc à retrouver les raisons de l’émergence d’un tel motif dans le genre romanesque – à partir des premiers romans du XIIe siècle jusqu’à l’œuvre de Cervantès – et à décrire les moments de sa formalisation topique que ce travail se consacre.
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TABLE DES MATIÈRES
Anne-Pascale Pouey-Mounou
**Introduction**
Piero Boitani - L’immensa landa e il puro sereno: premesse per uno studio di Omero nel mondo
L’INDICIBLE ET L’INTRADUISIBLE :
LE DÉFI DE LA LANGUE HOMÉRIQUE
Nathalie Rousseau - Traduire l’intraduisible : questions de morphologie grecque
Jessica Wolfe - Les épithètes ironiques dans la littérature de la Renaissance
Nathaël Istasse - Homerus apud Textorem : le prince des poètes au prisme de l’épithétaire de Ravisius Textor (1518 et 1524)
Michel Magnien - Scaliger théoricien de l’épithète... virgilienne
LE CHANTIER HUMANISTE :
TRADUCTIONS NÉO-LATINES
Susanna Gambino Longo - L’épithète homérique entre Léonce Pilate et Boccace
Émilie Séris - Les épithètes dans les traductions d’Homère par Ange Politien
John Nassichuk - Les épithètes du héros troyen dans les premières versions latines de l’Iliade : Valla, Divus, Hessus
Virginie Leroux - Les épithètes des deux premiers chants de l’Iliade dans le commentaire et la traduction de Joachim Camerarius (1538 et 1540)
TRADUCTIONS VERNACULAIRES :
ESPAGNE, FRANCE, ITALIE, ALLEMAGNE
Roland Béhar - La traduction de l’épithète homérique dans l’Espagne du XVe siècle
Paola Cifarelli - Qualifications épithétiques et matière troyenne dans la tradition médiévale
Jean-Charles Monferran - Épithètes batrachomyomachiques : sur les deux premières traductions françaises de la Batrachomyomachie d’Homère (Macault, 1540, et Royhier, 1554)
George Hugo Tucker - «L’Vmbre de Salel » : l’épithète homérique et ses enjeux chez Hugues Salel (1545 et 1554), Jacques Peletier du Mans (1547) et Joachim Du Bellay (1549-1559), traducteurs et imitateurs d’Homère
Anne-Pascale Pouey-Mounou - Ronsard et l’épithète homérique
Catherine Magnien-Simonin - Les épithètes homériques dans la traduction du chant XIV de L’Iliade par Antoine de Cotel (1578)
Christiane Deloince-Louette - Le « naïf » et la « majesté ». Les épithètes des dieux et des déesses dans les premières traductions françaises de l’Iliade
Monica Barsi - Arès λλοπρόσαλλος. Transformations d’une épithète en France et en Italie du XVIe au début du XVIIe siècle
Manfred Kern - Visibles incognitos : les transformations de l’épithète homérique dans les premières traductions allemandes imprimées de l’Odyssée (1537, Simon Minervius) et de l’Iliade (1610, Johann Spreng)
Élisabeth Rothmund - Les épithètes d’Homère dans l’espace germanique de la Première Modernité : de l’Iliade du maître-chanteur augsbourgeois Johann Spreng aux disciples de la Pléiade
Silvia D’Amico - Conclusion. Pour un retour à Homère
Bibliographie
Index epithetorum
Index nominum
Ποικιλομήτης : bigarré, irisé, mosaïqué et surtout à l’image de l’esprit d’Ulysse, tel a été conçu cet ouvrage collectif consacré, avec les méthodes et les points de vue les plus contemporains, aux épithètes homériques où la Renaissance sut projeter sa création et sa réflexion. Dans la multitude des genres ici étudiés (lexiques, commentaires, traductions, réécritures), chaque épithète, avec sa spécificité morphologique, grammaticale, étymologique, sémantique et symbolique, constitue un fil lumineux qui, réapparaissant à la surface de la trame de la poésie et de la poétique du XVIe siècle, en révèle le fonctionnement en profondeur. Dans l'inlassable voyage de retour vers le modèle que constitue toute forme d'exégèse – de Ravisius Textor à Scaliger, des traductions latines aux traductions dans les langues vernaculaires, des poètes mineurs au grand Ronsard – la complexité des interprétations tissées en toile de Pénélope représente la forme la plus sûre d’intelligence fidèle au texte homérique.
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TABLE DES MATIÈRES
Jean-Louis FOURNEL
Avant-propos. Entre la paix et la guerre, le travail de
l’ambassade
Remerciements
I
PRATIQUES ET USAGES
Stéphane PEQUIGNOT
Les « journaux d’ambassade » en Occident à la fin du Moyen Âge
Óscar VILLARROEL GONZÁLEZ
L’ambassadeur et sa charge en Castille au XVe siècle : renouvellement ou consolidation ?
Bruno FIGLIUOLO
La vita quotidiana dell’ambasciatore residente
Joël BLANCHARD
Héritages, glissements, créations : la diplomatie de Louis XI
Hélène SOLDINI
Les sous-ambassadeurs de la République florentine. Francesco Nasi au service de la délégation à Rome (automne 1529)
Fiona LEJOSNE
« Negotiare, servire, et tener secrete le cose negotiate, et scritte ». Le memoriale de Giovanni Carlo Scaramelli (1550-1608), secrétaire d’ambassade vénitien
Francesco SENATORE
Diplomazia dentro e fuori : le ambascerie della città di Capua (1504-1559)
Juan Carlos D’AMICO
« L’art de la diplomatie » : un métier à risque pendant les guerres d’Italie
Bertrand HAAN
Jeu diplomatique et lien amical au XVIe siècle
Jean-Luc NARDONE
L’étoffe des ambassadeurs : de l’art des présents diplomatiques à l’occasion du mariage (raté) entre le prince de
Galles et l’Infante d’Espagne (1623)
Fabrice MICALLEF
Quel conseiller est l’ambassadeur ? Théories et réalités d’une pratique politique à la fin du XVIe siècle (France, Italie)
Françoise JIMÉNEZ
La justice royale face au corps diplomatique à Madrid au milieu du XVIIe siècle
II
ÉCRITURES, LANGAGES ET PENSÉE POLITIQUE
Isabella LAZZARINI
Discours diplomatique, discours politique. La création d’un langage nouveau dans les correspondances diplomatiques italiennes au XVe siècle
Filippo DE VIVO
Discorsi, cerimoniali, esposizioni : oralità e registrazione delle udienze diplomatiche in Italia tra Quattro e Seicento
Elena BONORA
Lettres chiffrées, langages métaphoriques et information politique dans l’Italie de Charles Quint
Luca D’ONGHIA
Note linguistiche e testuali sulle relazioni degli ambasciatori veneti (sec. XVI)
Romain DESCENDRE
« Fra e’ signori la fanno solo observare l’armi ». Diplomazia e politica estera in Machiavelli
Raffaele RUGGIERO
Baldassarre Castiglione a Londra, Blois e Madrid
Dante FEDELE
La « reconnaissance » dans le processus de constitution de l’État. Pour une revue critique du rapport entre diplomatie et souveraineté à la fin du Moyen Âge et au début de l’époque moderne
Paolo CARTA et Dorota GREGOROWICZ
Nunziature e politica nel ’500. L’istituto e i suoi aspetti critici
INDEX DES NOMS CITÉS
La réflexion sur ce qui sépare l’état de paix et l’état de guerre conditionne l’histoire de la diplomatie dans la mesure même où, dans l’histoire politique de l’Ancien Régime, la gestion efficace et immédiate des conflits armés – ouverts, programmés ou potentiels – constitue une exigence majeure du bon gouvernement des communautés. À côté du fracas des armes, avant ou après lui mais aussi pendant, se développent continument des pratiques de communication et d’échange dont le but premier est de dessiner le cadre possible des relations correctes entre communautés, quels que soient les forces, les jeux d’échelle, les territoires de référence et les horizons en présence. Ces pratiques sont particulièrement polymorphes et flexibles et, avant même de faire l’objet de traités et de donner un contenu au nouveau métier d’ambassadeur – à compter du XVIIe siècle surtout –, elles se construisent à tâtons selon des tempos, des coutumes, des discours, des écritures et des hiérarchies évolutifs. Ainsi est posée une autre façon de faire de la politique. Ainsi émerge, au fil de l’histoire que l’on peut en faire, un pan crucial de la régulation du système des États.