Renaissance
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TABLE DES MATIÈRES
NOTE
LIMINAIRE
INTRODUCTION
Mythe, mythologie, mythographie : questions de définitions
Mythe et transmission écrite : une forme de savoir symbolique
Corpus
État de la recherche
Méthode
PREMIÈRE PARTIE
LA TRADITION MYTHOGRAPHIQUE
Chapitre premier. LES COMMENTAIRES ALLÉGORIQUES
Les commentaires à Virgile
Les commentaires à Ovide
Les commentaires à Homère
Chapitre II. TRANSMETTRE LA MYTHOLOGIE PAR FORMES ET
FIGURES
Un discours autonome
Une écriture non narrative : Antiquité tardive et Moyen Âge
Le XIVe siècle et les traités sur les dieux
Chapitre III. LA PREMIÈRE RENAISSANCE : JEUX ET REJEUX
Une interruption problématique
L'approche lexicale
Le De cognominibus de Montefalco (1525) : du dictionnaire d'épithètes
au discours sur les dieux
Chapitre IV. LA « THÉOLOGIE MYTHOLOGIQUE » : UNE PRATIQUE
D'ÉCRITURE QUI SE DÉPLOIE DANS L'EUROPE DU XVIe SIÈCLE
Pictorius et la notion de « théologie mythologique » (1532)
Haurech (1541) : le début d'une réflexion récurrente sur la pluralité
des opinions religieuses
Giraldi (1548) : pour une « histoire » non généalogique
Herold (1554) : la première mythographie moderne illustrée
Cartari (1556) : des « images » sans image
La seconde mythographie de Pictorius (1558) : réécriture et réflexion
métatextuelle
Conti (1567) : la mythologie entre fable et théologie
DEUXIÈME PARTIE
LA MYTHOGRAPHIE, UNE FORME DE SAVOIR TOTAL
Chapitre V. LES « PETITS DÉTAILS VRAIS » DE LA MYTHOGRAPHIE
Apparition du terme mythographe dans les Histoires de Polybe
Aristote ou la poésie comme forme de savoir
Construire le savoir par accumulation
Mythologie et paradoxographie dans la tradition post-aristotélicienne
Chapitre VI. LA MYTHOGRAPHIE COMME HISTOIRE NATURELLE
Figure de Théophraste en mythographe du XVIe siècle
L'Histoire naturelle de Pline, source et méthode de la mythographie
Savoirs mêlés
Chapitre VII. MYTHOGRAPHIE ET POLYMATHIE
Strabon et le partage des disciplines
« Tout ce que le monde contient »
Prisca theologia
Une philosophie universelle
Chapitre VIII. ÉTUDE DE RÉCEPTION : UN SAVOIR ADAPTABLE À
TOUS LES CONTEXTES
Variété des combinaisons dans les recueils factices
Différents types de lecteurs
Dans la bibliothèque d'Ulisse Aldrovandi
TROISIÈME PARTIE
RHÉTORIQUE DE L'ABONDANCE
ET DISPOSITIF SYMBOLIQUE
Chapitre IX. L'ABONDANCE, UNE QUALITÉ À LA FOIS RHÉTORIQUE
ET ENCYCLOPÉDIQUE
L'énumération des noms et épithètes
Penser par les mots : humanisme et réorganisation des savoirs
Après Érasme : les noms des dieux générateurs d'une double
abondance
Chapitre X. ORDRE ET VARIATION
La recherche d'une méthode
Par où commencer ?
La disposition des chapitres
La variatio comme principe de liaison
Savoir s'arrêter, copia et breuitas
Chapitre XI. TEXTE ET IMAGE : UN DOUBLE SYSTÈME DE SIGNES À
DÉPLOYER
L'image comme composition textuelle
« Ouvrir » les mots pour déployer l'image : enargeia et copia
Image, énigme, symbole
QUATRIÈME PARTIE
DES MOTS AUX OBJETS : LA MYTHOGRAPHIE
COMME CABINET DE CURIOSITÉ
Chapitre XII. L'INSERTION DES IMAGES DANS LE TEXTE IMPRIMÉ
Iconographie de traductions multiples : les sources des bois gravés de la
Heydenweldt
Symbolique d'une redisposition : le remploi des bois gravés de la
Heydenweldt dans les Apotheseos deorum libri
Cartari révisé par Pignoria : une correction rétrospective du texte par
les images
Chapitre XIII. LIEUX DE SAVOIR RÉELS ET VIRTUELS
Une réserve d'antiquités
Mythographie, Wunderkammer et musée d'Alexandrie
Des musées de mots
Chapitre XIV. TEMPORALITÉ DES OBJETS STOCKÉS
Lieux, mémoire, collection
Un « magasin de dieux » ?
Mythographie et émergence de l'antiquarisme moderne
CINQUIÈME PARTIE
LE TEMPS DES MYTHES : ORIGINE PERDUE ET ACHRONIE
Chapitre XV. COLLECTER DES FRAGMENTS DISPERSÉS
Boccace : un corps à reconstituer
Haurech et les ambiguïtés de la sécularisation
Les Apotheseos deorum libri de Pictorius, une écriture de l'« après »
Chapitre XVI. OEUVRE OUVERTE ET AUCTORIALITÉ
Une phénoménologie de la réception des mythes
Un auteur peut en cacher un autre
Une écriture polyphonique
Chapitre XVII. RÉGIMES DE RECONFIGURATION
Ornement, patrimoine et libre circulation
La mémoire comme dynamique créatrice
SIXIÈME PARTIE
MYTHOGRAPHIE ET TRANSMISSION :
COMMUNAUTÉ OU ALTÉRITÉ ?
Chapitre XVIII. LE CHOIX DE LA LANGUE
Le latin, une langue composite
Du gréco-latin au vernaculaire et retour
Un rêve d'universalité
CHAPITRE XIX. PÉDAGOGIE ET CULTE DU SECRET
Partager le plaisir des mots choisis
Révéler et cacher
CHAPITRE XX. INTERPRÉTER L'ALTÉRITÉ
L'altérité maîtrisée, ou la confirmation de l'identité
Émergence de la différence
Une interprétation centrifuge
Chapitre XXI. MYTHOGRAPHIE ET THÉOLOGIE POLITIQUE
Apothéose : les fables au service du législateur
Un miroir tendu aux princes en temps de guerres de religion
Dieux utiles : la construction d'un nouveau regard ?
CONCLUSION
LISTE COMMENTÉE DES EXEMPLAIRES CONSULTÉS DES
MYTHOGRAPHIES DU XVIe SIÈCLE
BIBLIOGRAPHIE
INDEX DES NOMS DE DIVINITÉS ET PERSONNAGES
MYTHOLOGIQUES
INDEX DES NOMS DE PERSONNES
TABLE DES ILLUSTRATIONS
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Le Livre des Psaumes, premier des autres livres (Ketuvim) de la Bible Hébraïque, présente des modèles de prière pour le croyant tant est grande la variété de leurs thèmes, qu’il s’agisse de « Louanges » – titre sous lesquels ils étaient originalement désignés –, d’hymnes, d’appels au secours ou encore d’instructions.
Bien que les psaumes de la Bible hébraïque représentent dans le monde juif ancien ou moderne des poèmes liturgiques, seules les Églises réformées les ont utilisés en langue française dans leur culte, les autres confessions ne tolérant qu’un usage privé de ces textes en français. Les psaumes de Clément Marot et Théodore de Bèze sont bien connus ; publiés pour la première fois au complet en 1562, après quelques éditions partielles à l’initiative de Jean Calvin, ils sont à la base de toutes les révisions ecclésiales réformées ultérieures. Les traductions catholiques des 150 psaumes par Philippe Desportes, Antoine Godeau et bien d’autres poètes ont eu du succès à leur époque. Le lecteur découvrira sans doute nombre d’auteurs ou de textes aujourd’hui oubliés, voire inconnus.
La présente publication a recensé toutes les éditions imprimées en vers français de 1521 à 1900, contenant au moins un psaume en vers et en français. Ce sont donc plus de 3 600 éditions différentes qui sont prises en considération et classées par ordre chronologique sans distinction de confession, émanant de plus de 600 poètes et représentées par quelque 24 000 localisations tant dans des bibliothèques françaises qu’étrangères.
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Remerciements
Jean-Louis Fournel et Ivano Paccagnella,
Avant-propos. Traduire dans l’Europe de la Renaissance : bousculer
les mots et les textes pour l’amour des langues, de toutes les langues
Première partie
INSTRUMENTS ET CANONS
Instruments
Ivano Paccagnella,
« Profitable et nécessaire à ceux qui prennent plaisir en ces deux
langues » : strumenti per tradurre
Ronnie Ferguson,
Il nesso autore-lessicografo-traduttore nel Rinascimento britannico :
l’incontro tra Rabelais, Cotgrave e Urquhart
Isabella Lazzarini,
Lingua diplomatica, lingua politica, traduzione : il Vocabolario italianolatino
di Nicodemo Tranchedini da Pontremoli
Marie Madeleine Fontaine,
Le Printemps d’Yver et sa traduction anglaise dans le réseau des dictionnaires
: de Sainliens et Bynneman (1578-1580) à Cotgrave (1611)
Laetitia Sansonetti,
Le lexique de l’escrime en Angleterre à la fin du XVIe siècle : traduire ou
ne pas traduire les mots italiens
Pour un canon des auteurs traduits
Klaus Kipf,
From the Latin to the Italian Petrarch : translating Petrarch in
16th Century Germany
Sebastián García Barrera,
L’Amadis de Gaule en France au XVIe siècle : bien traduire, bien parler
Gilles Guilhem Couffignal et Michel Jourde,
Les Amours prodigieuses d’Auger Gaillard (1592) : du bilinguisme
occitan-français à l’auto-traduction (et retour)
Elisabeth Rothmund,
«Dieser deutsche Gottfried » : enjeux poétiques et politiques de la
première traduction allemande de la Jérusalem délivrée du Tasse (1626-
1651)
Jean Balsamo,
Traduction et création littéraire chez Montaigne
Véronique Duché,
Traduire les novelas sentimentales espagnoles sous l’Ancien Régime
Paola Cosentino,
Ancora sulla fortuna di Du Bartas in Italia : le Due prime giornate della
Seconda settimana di Defendo Amigoni
Deuxième partie
DOMAINES ET CHAMPS DE LA TRADUCTION
Langues et langages de la spiritualité
Manuela Bragagnolo,
Les voyages du droit, du Portugal à Rome : le Manual de confessores de
Martín de Azpilcueta et ses traductions
Annette Gerstenberg,
L’opera di Bernardino Ochino nelle sue traduzioni : percorsi europei e
rilievi linguistici
Claudia Rossignoli,
The Languages of Faith : Doctrine and Translation in Juan de Valdés
Elisa Gregori,
Gabriel Chappuys : « il più grande traduttore della spiritualità ». Tradurre
le prediche dall’italiano al francese nel XVI secolo
Françoise Crémoux,
Des traductions de livres de miracles entre espagnol, français et italien
(XVIe-XVIIe siècles)
Traductions scientifiques
Alessio Cotugno,
Dal «plagio orizzontale» alla «traduzione verticale»: traiettorie linguistiche
e intellettuali di Alessandro Piccolomini
Sophia Hendrikx and Paul J. Smith,
Ichthyology in Translation : Conrad Gessner’s Fish Books
Anna Laura Puliafito,
I segreti della Natura tra scienza e diletto: Alfonso de Ulloa traduttore
di Juan de Jarava
Susanna Gambino Longo,
La Sfera d’Alessandro Piccolomini relatinisée
Michel Jourde,
« Variété des pays » et agriculture européenne : la traduction des textes
agronomiques vernaculaires à la fin du XVIe siècle
Sara Miglietti,
Un caso di autotraduzione medico-scientifica nel Rinascimento: il
Pourtraict de la santé / Diaeteticon polyhistoricon di Joseph Duchesne (1606)
Juan Carlos D’Amico,
Le passage d’un langage républicain en France : la traduction française
d’un discours de Bartolomeo Cavalcanti
Laurent Baggioni,
La langue politique de la traduction : le cas de la Vie civile de Matteo
Palmieri
Elena Valeri,
Traduzioni, traduttori e stampatori di Paolo Giovio tra Italia, Francia e
Spagna nel Cinquecento
Alessandra Petrina,
Translations facing inwards: James VI/I’s Basilikon Doron
Elsa Kammerer,
Quelques hypothèses sur l’Anti-Machiavel de Gentillet dans la traduction
allemande de Georg Nigrinus supervisée par Johann Fischart
(Strasbourg/Francfort, 1580)
Jean-Louis Fournel,
L’auto-traduction chez Campanella : traductions et passages ou les langues
du philosophe-artisan
Traduire les voyages
Ivano Paccagnella,
Tradurre il Mondo Nuovo: la Carta di Cortés fra Savorgnan, Liburnio e
Ramusio
Fiona Lejosne,
Traduire les découvertes : les traductions depuis le portugais et l’espagnol
au sein des Navigationi e viaggi (1550-1559) de Ramusio
Romain Descendre,
Savoirs et conquêtes de l’Amérique entre Venise et Rome : les traductions
italiennes des Crónicas de Indias au XVIe siècle
Alvise Andreose,
Le traduzioni cinquecentesche del libro di Marco Polo: dal textus
receptus alla traduzione critica
Elisa Gregori,
Dal Devotissimo viaggio di Gerusalemme al Très dévot voyage de Iérusalem: Jean
Zuallart e l’autotraduzione
Romain Descendre et Jean-Claude Zancarini,
Épilogue. Servitude refusée et servitude comme manière de traduire 629
Bibliographie
Auteurs / Autori / Authors
Résumés / Riassunti / Abstracts
Index nominum
Index operum
Ce volume étudie les expériences de traduction dans la première modernité, entre XVe et XVIIe siècles, en partant de la traduction dite « horizontale », celle qui concerne les langues vulgaires entre elles et le neo-latin. En effet, ce type de traduction engage des protocoles, des pratiques, des régulations et des effets pour partie différents de ceux qui prévalent dans les traductions « verticales », de type humaniste entre langues anciennes (du grec au latin notamment) ou entre langues anciennes et langues vulgaires. Il est dès lors possible de réfléchir sur ce que dit l’acte de traduire à l’histoire du système des langues vernaculaires, mais aussi de poser ce qui dans cet acte touche la figure des auteurs, le statut des livres concernés et les formes de transmission des savoirs. Au bout du compte, c’est bien la construction d’un canon continental qui se dessine. C’est l’une des raisons pour lesquelles la question s’avère radicalement « européenne » et transnationale, car elle dépasse le simple mouvement binaire d’une langue à une autre. À la fois linguistique, littéraire, philosophique et scientifique, religieuse et laïque, cette contribution collective à l’histoire des pratiques de traduction propose de penser différemment par les mots l’histoire de l’Europe comme une histoire polyglotte en tant qu’elle est une histoire dont il est crucial de penser la polyglossie. L’histoire de la traduction se fait donc ici histoire de créations, d’équilibres toujours recherchés et de conflits potentiels, ouverts ou implicites, et non une simple histoire de transferts ou transmissions.
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TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
NOTE SUR LA TRANSCRIPTION DES TEXTES LATINS
CHAPITRE LIMINAIRE. La tradition du corpus tacitéen de l’Antiquité
à l’édition princeps
Première fortune de Tacite
L’Antiquité tardive
L’oubli médiéval
La redécouverte du corpus par les humanistes
Premières lectures des Annales et des Histoires au Quattrocento
PREMIÈRE PARTIE
Tacite avant Muret
CHAPITRE PREMIER. Éditions des Annales et des Histoires
L’édition princeps de Wendelin de Spire
L’édition de Francesco dal Pozzo (Francescus Puteolanus) et ses
reprises
La découverte du Mediceus prior et l’édition de Philippe Béroalde le
Jeune
L’édition d’Alessandro Minuziano
Les éditions de Beatus Rhenanus
Les éditions gryphiennes
Autres éditions des Annales et des Histoires
CHAPITRE II. Commentaires aux Annales et aux Histoires.
Premières traductions
Les In Cornelium Tacitum annotationes d’André Alciat (1517)
Le Thesaurus locutionum constructionumque et uocum Tacito solemnium et les
Castigationes de Beatus Rhenanus (1533)
Les Annotatiunculae d’Emilio Ferretti (1541)
Les Annotationes de Vincent de La Loupe (1556)
Les Notae de Marcus Vertranius Maurus (1559)
Le commentaire de Giovanni Ferrerio (1567-1568)
Les premières traductions des Annales et des Histoires
Conclusion
CHAPITRE III. Tacite au miroir de la tradition historiographique
et pédagogique
Genèse du canon historiographique dans l’Antiquité
Le canon historiographique au Quattrocento
Le canon historiographique dans l’Actius de Giovanni Pontano
La floraison des artes historicae au XVIe siècle : l’absence de Tacite
La rupture épistémologique : Francesco Patrizi et Jean Bodin
Tacite et la pédagogie humaniste
Conclusion de la première partie
DEUXIÈME PARTIE
Le Tacite de Marc-Antoine Muret : textes et travaux
CHAPITRE IV. Les recherches textuelles
Les annotations autographes faites sur les éditions des Annales
possédées par Muret
Les Variae Lectiones (1580)
Marc-Antoine Muret, jurisconsulte et citoyen romain, Leçons
variées, Livre XI. Émendations de quelques passages du premier livre
des Annales de Tacite (chapitre I)
De quelques autres passages du même livre (chapitre II)
Quelques autres passages du même livre (chapitre III)
Quelques remarques et émendations sur le même livre (chapitre IV)
Remarque sur un usage particulier du verbe labor ou dilabor
(chapitre V)
Marc-Antoine Muret, jurisconsulte et citoyen romain, Leçons
variées, Livre XV. Essai pour émender un passage de Tacite extrêmement
mal compris par les copistes (chapitre II)
Quelques émendations chez Tacite, Vie d’Agricola (chapitre III)
Les éditions murétiennes des deux premiers livres des Annales
(1580 et 1581)
CHAPITRE V. La leçon d’introduction aux Annales de Tacite
La leçon inaugurale : éléments pour l’histoire d’un genre
Oratio, prolusio ou praelectio ?
Les circonstances
Note critique sur l’établissement du texte
Plan de la praelectio
Discours prononcé le 3 novembre 1580 à Rome
Discours prononcé le 4 novembre 1580 à Rome
CHAPITRE VI. Le commentaire aux Annales de Tacite
Des notes de cours manuscrites aux Commentarii imprimés
L’organisation des Commentarii
La méthode murétienne
Autres centres d’intérêt de Muret
Conclusion
TROISIÈME PARTIE
Le Tacite de Marc-Antoine Muret : enjeux et apports murétiens
CHAPITRE VII. Apports textuels de Muret aux Annales
Muret et la philologie
Analyse de l’emendatio murétienne
Une « méthode de critique textuelle » ?
Un texte rénové et amélioré ?
CHAPITRE VIII. Une réhabilitation de Tacite
De l’éloge de Tacite à sa réhabilitation dans la leçon d’introduction 441
Pro rebus Taciti
Pro uerbis Taciti
Muret, avocat de Tacite
CHAPITRE IX. Une conception de l’histoire renouvelée ?
Un lecteur d’histoires
Le cours sur Salluste de l’année universitaire 1578-1579 : une ars
historica miniature
De l’utilité cicéronienne à la prudentia tacitéenne
Muret, humaniste tacitiste ?
CHAPITRE X. Premiers succès des travaux de Muret
Des travaux convoités et édités
La reprise du flambeau tacitéen par les élèves de Muret
Une autorité scientifique reconnue
Muret, la Compagnie de Jésus et Tacite
Conclusion de la troisième partie
CONCLUSION GÉNÉRALE. Fortune des travaux de Muret
BIBLIOGRAPHIE
INDEX NOMINVM
INDEX LOCORVM TACITI
Figure éminente et aujourd’hui reconnue de l’historiographie latine, Tacite occupe au seuil de la modernité une place encore fragile. Le xvie siècle voit émerger pour ses œuvres un goût neuf, qui se traduit dans la publication d’éditions et de commentaires, dont les plus fameux sont ceux de Juste Lipse.
Acteur majeur, et cependant sous-estimé, de ce courant européen, Marc-Antoine Muret a contribué avec passion à la renaissance de Tacite, auquel il a consacré de multiples travaux : une leçon d’introduction et un cours à l’université de Rome, l’édition des premier et deuxième livres des Annales, quelques chapitres de ses miscellanées philologiques et un commentaire posthume.
Après une étude de la fortune érudite de Tacite, Lucie Claire analyse, à la lumière de nombreux documents personnels de l’humaniste, la lecture faite par Muret des Annales, lecture intime – dans sa bibliothèque – et publique – à l’université –, et la met en résonance avec la réception de l’historien dans l’Europe des Lettres.
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Débutant comme un manuel de « Prières », le canzoniere d’un type très particulier qu’est le manuscrit trilingue de Blaise Hory (1528-1595), conservé à la Bibliothèque universitaire de Neuchâtel, opte très vite pour le genre de la « Chanson » célébrant – sur le mode lyrique des Psaumes et dans le sillage de la triade Marot, Ronsard et Du Bartas – divers événements tant privés (baptêmes, mariages, maternités, guérisons, deuils) que civiques (festivités du Nouvel An, élections de magistrats, commémorations du passage à la Réforme). Avant de se décliner plus librement encore dans une panoplie de formes savantes où alternent satires, épitaphes, chants de guerre, énigmes, jeux d’esprit et autres exercices virtuoses de style, passage osé de l’exercice pieux à la glorification humaniste du Parnasse qui révèle chez ce « diable de pasteur-poète » comment l’écriture réformée glisse, au cours de la Renaissance, de la littéralité de l’inspiration biblique à la littérarité de la « chose littéraire ».
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Le magistrat du parlement de Bordeaux Pierre de Lancre reçut du roi Henri IV mission d’enquêter sur les rumeurs de sorcellerie qui secouaient la petite contrée du Labourd en pays basque. Pendant quatre mois, investi d’une autorité souveraine, il travaille activement à instruire et à juger. De cette rare expérience, Pierre de Lancre publie la recension quelques années plus tard. Son Tableau de l’inconstance des mauvais anges et demons fut certainement un ouvrage remarqué : publié en 1612, il fit, sans attendre la fin du privilège de six ans, l’objet d’une réédition revue et augmentée dès 1613.
Cette nouvelle édition multiplie les additions. Si l’auteur maintient presque inchangées ses références érudites, il approfondit en revanche l’exégèse de sa rare expérience de démonologue, avec le sentiment d’enrichir ainsi cette nécessaire contribution à la connaissance du diable et de ses menées. On croit utile de signaler ces additions à leur place : De Lancre, en serviteur dévoué de l’État, élabore une démonologie concrète fondée sur une vaste et difficile érudition dont l’index fait voir l’ampleur.
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Quella che si propone è una lettura ex novo dell’avventura editoriale romana degli anni 1539-1555, condotta sulla base di nuovi documenti d’archivio e di biblioteca, rinvenuti in Italia (Firenze, Roma, Milano, Parma e Venezia) e all’estero (Città del Vaticano, Londra e Parigi), e sottoposti ad una analisi, che prima ancora che storiografica, è stata filologica, paleografica e archivistica. Ne emerge il profilo di colui che fu l’ideatore e il promotore dell’intero progetto, che nacque e morì con lui: Marcello Cervini, attorno al quale riaffiorano i profili dei collaboratori scientifici e tecnici, e dei tipografi, come anche di coloro cui egli guardò come ai suoi precursori, sia a Verona che a Roma. Stilato il catalogo ragionato di tutte le edizioni cerviniane (suddivise tra realizzate, postume, mancate e patrocinate), conclude lo studio la ricostruzione dell’edizione a stampa di due opere di Teodoreto di Cirro, apparsa a Roma nel 1547 al termine di un iter particolarmente difficile e complesso.
L’angle qui nous est proposé ici est une lecture ex novo des aventures éditoriales romaines dans les années 1539-1555, menée à partir de nouveaux documents des archives et des bibliothèques, qui ont récemment revu le jour en Italie (Florence, Rome, Milan, Parme et Venise), mais aussi à l’étranger (Vatican, Londres et Paris). Ces documents ont été soumis à une analyse qui, avant d’avoir une vocation historiographique, trouve sa raison d’être dans une recherche philologique, paléographique et archivistique.
En émerge le profil d’un homme qui fut le créateur et le promoteur de l’intégralité du projet, d’un homme qui est né et mort avec lui : il s’agit de Marcello Cervini, autour duquel resurgissent les profils des collaborateurs scientifiques et techniques, des typographes, jusqu’à ceux qu’il considéra comme ses précurseurs, à Venise comme à Rome. Le catalogue raisonné de l’ensemble des éditions de Cervini conclut l’étude par la reconstruction de l’édition imprimée de deux ouvrages de Teodoreto di Cirro, présentée à Rome en 1547, après un parcours particulièrement difficile et controversé.