Perrine GALAND-WILLEMEN
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TABLE DES MATIÈRES
Introduction
Les Carmina de Michel de L’Hospital : analyse poétique et génétique
1. Un magistrat-poète sous quatre rois de France
Les juristes et la poésie
Sous l’égide de Macrin et Du Bellay
Une poésie évangélique et stoïcienne dans le sillage d’Horace
Datation, structure et thèmes du livre I des Carmina
2. Histoire du texte des Carmina de Michel de L’Hospital
Michel de L’Hospital et la diffusion des Carmina : un èthos de robin, entre vocation poétique et d©sinvolture affichée
La circulation manuscrite et imprimée des Carmina
Des manuscrits autographes à l’édition d’Amsterdam : entre Paris, Gand et Oxford
Choix du texte de référence pour l’édition des Carmina
Carmina (Epistolae seu Sermones) lib. I
I, 1 aux Muses
I, 2 à François Olivier
I, 3 à François de Tournon
I, 4 à Adrien Du Drac
I, 5 à Pontrone
I, 6 à Georges d’Armagnac
I, 7 à Claude d’Espence
I, 8 à Jean Du Bellay
I, 9 à Odet de Coligny, cardinal de Châtillon
I, 10 Jean Du Bellay
I, 11 à Achille Bocchi
I, 12 à Lancelot de Carles
I, 13 à Pierre Du Châtel
I, 14 à Jean Du Bellay
I, 15 à Marguerite de France
Annexes
Annexe 1. I, 1b, Jean Du Bellay à Michel de L’Hospital : réponse à I, 1
Annexe 2. Jean d Boyssoné à Martin de La Haye : à propos de I, 4 de Michel de L’Hospital
Abréviations
Index
Les Carmina (Sermones seu Epistolae) du chancelier de France Michel de L’Hospital (1505-1573) traversent quatre règnes, des espoirs de l’humanisme aux désillusions des guerres de religion. Cohérent et largement diffusé, ce recueil de sept livres retrace l’itinéraire social, intellectuel, moral et spirituel d’un modéré, héritier de la pensée érasmienne. Dans cette œuvre à la fois présente au monde et à distance de celui-ci, le poète, sous le signe d’Horace, médite sur lui-même, pense l’actualité historique à la lumière des œuvres de l’Antiquité et s’adresse à l’ami comme au puissant. Composées entre 1543 et 1556, les quinze épîtres du livre I des Carmina, marquées par les thèmes du voyage et de l’exil, sont adressées à des prélats (Du Bellay, Tournon, Armagnac, Carles), des lettrés (Du Châtel, Bocchi, Pontrone), des hommes de loi (Olivier, Du Drac) ainsi qu’à Marguerite de France.
Cette première édition scientifique moderne, fondée sur les manuscrits collationnés avec les éditions imprimées de 1585 et 1732, offre, pour chaque poème, le texte latin assorti d’une nouvelle traduction française en stiques, d’une analyse et d’un commentaire, ainsi qu’une introduction générale, des textes de Jean Du Bellay et Jean de Boyssoné en annexe et un index des lieux, des personnes et des matières.
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Les Lettres tant latines que vernaculaires ont produit, à la Renaissance, un reflet privilégié du nouvel imaginaire de l’amour conjugal et de la vie domestique qui accompagne, stimule et reçoit maint développement capital dans le domaine de la culture et de l’esprit. Les multiples interrogations de la doctrine chrétienne, la réflexion sur la pédagogie, l’accroissement des représentations de la vie intime, l’imitation des rites funèbres de l’Antiquité païenne, tous ces aspects de la culture de l’époque figurent avec éclat dans la poésie de l’amour conjugal qui a marqué cette période. Qu’il s’agisse de fêter des noces, d’évoquer les événements ordinaires de la vie intime et familiale ou de pleurer une épouse disparue, les lettrés et poètes de la Renaissance reviennent fréquemment, selon diverses modalités, sur le grand thème de l’amour conjugal.
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Héritières de l’Académie de Platon et de la réflexion de Pétrarque sur le loisir lettré, cénacles d’érudits et d’artistes sous la protection de puissants mécènes, les premières académies italiennes et françaises constituent l’un des cadres privilégiés du renouveau philologique, artistique, philosophique et scientifique qui va transfigurer l’Europe de la Renaissance.
Les Académies dans l’Europe humaniste forment le premier ouvrage d’une telle envergure sur le sujet ; il pose un regard neuf sur le mouvement académique en Europe jusque vers 1600, notamment les premières académies italiennes (académie romaine de Pomponio Leto, académie napolitaine du Panhormite, puis de Pontano, académie florentine de Careggi, avec Marsile Ficin), les Académies royales françaises du règne des Valois (Académie de Poésie et de Musique, Académie du Palais) sans oublier d’autres organisations contemporaines moins connues. Des recherches documentaires présentent le personnel des divers groupes et les œuvres où s’expriment leurs idéaux. L’observation des rapports qu’elles entretiennent permet de définir la forme et les activités de chaque institution ainsi que la nature de leur contribution à l’extension des savoirs : enrichissement de la philologie classique, de la poétique, de la rhétorique, constitution de dictionnaires ou de répertoires linguistiques, archéologiques ou iconographiques, réflexion sur les arts à la lumière des traditions chrétienne ou néo-platonicienne, ambitions pédagogiques ; se dégage aussi le rôle majeur de la musique dans plusieurs académies. L’étude des liens matériels et idéologiques entre ces sociétés et les Grands (papes, rois, mécènes) donne enfin de mesurer la « libert© » dont jouissent les académies, particulièrement dans leur vocation encyclopédique et européenne.
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Laurence BERNARD-PRADELLE,
Michel CASSAN,
Isabelle CIROLO,
Guy DEMERSON,
Jean DUPÈBE,
Max ENGAMMARE,
Philip FORD,
Perrine GALAND-WILLEMEN,
Jean-Eudes GIROT,
Fernand HALLYN,
Pierre LAURENS,
Virginie LEROUX,
Catherine MAGNIEN-SIMONIN,
Michel MAGNIEN,
Isabelle PANTIN,
Bruno PETEY-GIRARD,
Anne-Pascale POUEY-MOUNOU,
Francesco TISSONI,
George Hugo TUCKER,
Jean VIGNES,
Florence VUILLEUMIER LAURENS
Sommaire Table of contents: Ch. de Buzon, Avant-propos ; J.-E. Girot, Préface; G. Demerson, «Dorat et la famille de Lorraine-Guise»; J. Vignes, «Jean Dorat et Jean-Antoine de Baïf»; M. Cassan, «Les choix politiques et confessionnels de la ville natale de Jean Dorat, durant la seconde moitié du XVIe siècle et les débuts du XVIIe siècle»; Max Engammare, «Que fais tu là Dorat… en bas d’une haute fenestre? La religion de Jean Dorat d’une piété convenue à une spiritualité engagée»; B. Petey-Girard, «Dorat, Henri III et la Confrairie de saincte Cécile»; I. Cirolo, «Dorat et les arts plastiques, les Oracles des douze sibylles»; F. Vuilleumier-Laurens et P. Laurens, «Le Bal des Polonais (1573): Anatomie d’une description »; F. Tissoni, «Jean Dorat lecteur des Dionysiaques de Nonnos de Panopolis»; Ph. Ford, «Jean Dorat et l’allégorie homérique : les sources»; G. H. Tucker, «Jean Dorat et Giovanni Matteo (Giovam-matteo) Toscano, lecteurs des Pythiques de Pindare en 1566 : le double témoignage des ouvrages publiés (1575-1580) de Toscano et d’un livre annoté par lui (1564-1566/7 [?])»; L. Pradelle, «A propos du “fabuleux manteau” chez Jean Dorat: une lecture de l’Ode latine “sur la Cosmographie d’André Thévet”»; F. Hallyn, «Jean Dorat et l’anagramme : ressource poétique et problème herméneutique»; A.-P. Pouey-Mounou, «Dorat, figure de l’expérience poétique dans quelques textes de Pierre de Ronsard»; P. Galland-Hallyn, «La poétique des Odes de Jean Dorat: l’influence de Salmon Macrin»; V. Leroux, «Ter repetamus hymen: Dorat et la tradition antique de l’épithalame»; I. Pantin, «Dorat et la Poésie de la Nature, du ciel et du Nombre»; M. Magnien, «Sur un échange poétique méconnu entre Dorat et La Boétie autour de l’Edit du semestre (1554)»; J. Dupèbe, «Précisions sur la jeunesse de Jean Dorat»; J.-E. Girot, «Dorat et les humanistes : les paradoxes de la renommée»; C. Magnien-Simonin, «Inventaire des contributions imprimées éparses de Jean Dorat - Présentation - Inventaire - Index nominum - Chiffres ou signatures abrégées».
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Johannes Vaccaeus fait partie de la génération d’humanistes qui s’employa à transmettre et faire assimiler en France, au début du XVIe siècle, l’héritage culturel italien. Né en Espagne, à Murcie, sans doute vers 1496, il vint étudier la logique, puis les Belles Lettres à Paris, au Collège de Montaigu, établissement plus «avant-gardiste» qu’on ne le croit généralement, sous la férule de François Dubois d’Amiens. Il devint à son tour maître ès Arts au Collège de Lisieux, et, répondant probablement aux incitations que Juan Luis Vives adressait à ses compatriotes, collabora avec le groupe de savants à tendances érasmiennes qui entourait l’imprimeur Josse Bade. En 1522, il dédie à Guillaume Budé la Sylva Parrhisia, un poème didactique en hexamètres qui expose la nature et les fonctions de la rhétorique, et contient un catalogue des hommes éloquents depuis les origines jusqu’à l’époque contemporaine. Ce poème très «moderne» est imité de la Silva Nutricia du grand humaniste florentin Ange Politien, dont Bade et ses amis Dubois et Nicolas Bérauld s’attachaient à importer l’œuvre en France. Le présent ouvrage procure une édition traduite et annotée de cette première rhétorique française vraiment humaniste du XVIe siècle, ainsi qu’une étude introductive qui tâche de reconstituer la vie et l’œuvre de Vaccaeus à Paris et d’analyser la façon dont l’auteur adapte au public parisien les grandes théories poétiques de Politien, dans une langue qui doit beaucoup à Virgile et à Stace.
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L’ouvrage éclaire la manière dont se sont constituées, au XVIe siècle, les poétiques de la Renaissance française. Il fait le point sur les théories qui les fondent, il apprécie la façon dont les auteurs définissent la place de la poésie parmi les autres «disciplines», conçoivent leur nature et leur inspiration, envisagent leur mission au sein de la société et élaborent un langage qui leur est propre, tout en empruntant à leurs devanciers, ainsi qu’au monde des arts, certaines de leurs stratégies. Une équipe internationale et pluridisciplinaire s’est attachée à examiner comment cette nouvelle poétique française s’est développée, non sans débats parfois ardents, à partir d’un double héritage : une tradition nationale, aujourd’hui couramment désignée sous le nom de rhétorique se-conde, et l’humanisme du Quattrocento italien. L’ouvrage fournit à ceux qui étudient la Renaissance, mais aussi, plus largement, à tout chercheur intéressé par des questions de po©tique générale, une sorte de panorama génétique des idées sur la poésie conçues à cette époque-charnière de la «pré-modernité».
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La poésie ancienne n'est pas volontiers descriptive, et pourtant il y en a de célèbres, comme le bouclier d'Achille. Ce sont alors des "pauses" dans le discours, toujours liées, chez les anciens, à la méditation inspirée (enargeia). Ce sont des moments où l'auteur justifie ses propres pratiques poétiques, où il dialogue avec le lecteur. Mme Galand, grâce à une maîtrise exceptionnelle de la culture antique, médiévale et renaissante suit le devenir des descriptions poétiques chez les poètes héritiers de l'Alexandrinisme : Ovide, Stace, Ausone, Alain de Lille et Politien. Une tradition poétique nous est ainsi révélée au plus près des textes.
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