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La religion, dans Les Fleurs du Mal, n’est pas une. Elle existe bel et bien, mais elle n’existe que sous une forme multiple, diverse et parfois contradictoire. Entre la saisie doloriste de la souffrance, comprise comme identification à la souffrance rédemptrice du Christ et le dévoiement, voire la parodie du langage religieux, entre les poèmes de la « révolte », qui tendent à substituer à Jésus la figure de Satan et la tendance à apothéoser la mort ou même le « dieu de l’Utile », la poésie de Baudelaire hésite sur le plan religieux entre des postulations contradictoires. Une fois reconnue la difficulté de définir un dénominateur commun à ces différentes tendances, les pages de ce livre suggèrent de voir dans l’affirmation de la transcendance d’autrui le relais poétique de la transcendance divine et la substitution à la liturgie religieuse traditionnelle d’une liturgie poétique de l’union, ou d’un lien, que le texte crée en même temps qu’il l’énonce.
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