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L’originalité de Claude d’Espence (1511-1572) aux yeux des historiens de la Réforme tient aux positions nuancées qui font de ce théologien le représentant d’un « autre » catholicisme, à l’écart des rigidités partisanes et des affirmations outrancières. On a assimilé son attitude à celle des « moyenneurs », ce qui n’est pas tout à fait exact, puisqu’il ne se voudra jamais au-dessus de la mêlée. Néanmoins, ce représentant du Roi de France au Concile sera lui-même confronté à plusieurs reprises à la censure ecclésiastique, ce qui manifeste le climat d’intransigeance qui préside à ces temps troublés.
Les Homilies sur la Parabole de l’Enfant prodigue ont été rédigées à la faveur des atermoiements qui caractérisent la première période du Concile de Trente. Sous la forme de quatre sermons enchaînés, ce petit volume représente, avec d’autres écrits rédigés à la même époque, une tentative intéressante pour associer un public cultivé aux questions que débattent les théologiens. Très présente dans la culture contemporaine, notamment à travers le théâtre, la parabole du prodigue est pour Claude d’Espence l’occasion d’aborder plusieurs questions sensibles, comme le rapport entre la foi et les œuvres, ou encore les modalités du libre arbitre. Vastes problématiques, que ce modeste opuscule envisage dans un climat de sérénité, au gré d’une prose souple et ferme tout à la fois, synthèse remarquable d’une effervescence des idées et d’un effort de communication.
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Stephen Professeur BAMFORTH,
Guy BEDOUELLE,
C. BOLOGNA,
J.-Cl. CARRON,
Jean CÉARD,
M. CLÉMENT,
Bruna CONCONI,
Richard COOPER,
Philippe DESAN,
Franco GIACONE,
Yves F-A. GIRAUD,
F. M. HIGMAN,
Mireille HUCHON,
Eva KUSHNER,
Claude LA CHARITÉ,
Christiane LAUVERGNAT-GAGNIÈRE,
Frank LESTRINGANT,
Daniel MÉNAGER,
Olivier MILLET,
G. PATRIZI,
Trevor PEACH,
Bruno PETEY-GIRARD,
Bruno PINCHARD,
Gaspare POLIZZI,
Olivier POT,
Roy ROSENSTEIN,
J. ROUDAUT,
Michel SIMONIN,
Paul J. SMITH,
P. TORDJMAN,
A. TOURNON,
Ruxandra I. VULCAN,
Véronique ZAERCHER
Sommaire: Avant-propos de F. Giacone; J. Céard, «Hommage à Michel Simonin». Ouverture: R. Cooper, «Cymbalum Mundi: état de la question»; Y. Giraud, «La lettre et l’esprit. Problèmes textuels et éditoriaux autour du Cymbalum Mundi». Histoire de Livres: M. Simonin, «Vol au dessus d’un nid de corbeaux: le prince, les lettres et le Cymbalum Mundi»; Ph. Desan, «La reliure du livre de Jupiter: lecture bibliologique du Cymbalum Mundi»; R. I. Vulcan, «Une cymbale du Cymbalum Mundi, le colportage»; F. M. Higman, «Le Cymbalum Mundi et la censure»; J. Roudaut, «La réception du Cymbalum Mundi: 1538-1824»; F. Giacone, «Une réception du Cymbalum Mundi en Allemagne au XVIIe siècle»; P. J. Smith, «Prosper Marchand et sa “Lettre critique sur le livre intitulé Cymbalum Mundi”»; G. Bedouelle, «Le Cymbalum Mundi au XIXe siècle»; F. Giacone, «D’un livre à l’autre: échos bibliques et théologiques dans le Cymbalum Mundi». Fables, mythes et symboles: J. Céard, «“Dialogues poétiques” ou la mythologie dans le Cymbalum Mundi»; R. Gorris-Camos, «Le bain de Diane: mythe et transmutation dans le Cymbalum Mundi»; M. Huchon, «Dialogue poétique et littérature mercurienne»; C. Bologna, «Lo spirito del Cymbalum Mundi»; F. Lestringant, «L’espace du Cymbalum Mundi»; B. Pinchard, «Un Pantagruélisme des Antipodes? Lecture comparée du Cymbalum Mundi et des mythologies Pantagruelicques»; B. Conconi, «Lettura di due leggende incrociate: Pietro Aretino e l’autore del Cymbalum Mundi»; J.-Cl. Carron, «L’énigme du Cymbalum Mundi: de l’allégorisation subversive au dialogue comique». Dialogue et théâtralité: O. Millet, «Le Cymbalum Mundi et la tradition lucianique»; Ch. Lauvergnat-Gagnière, «Le déguisement dans le Cymbalum Mundi»; B. Petey-Girard, «De l’usage du dialogue dans le Cymbalum Mundi: théâtralité, enseignement, réflexion»; D. Ménager, «L’ironie et l’humour dans le dialogue des chiens (Cymbalum Mundi IV)»; S. Bamforth, «Aspects théâtraux du Cymbalum Mundi»; E. Kushner, «L’inscription du second dialogue dans l’histoire du dialogue à la Renaissance»; V. Zaercher, «Voix et énonciation dans le Cymbalum Mundi»; Sens et non-sens: la parole en question: A. Tournon, «Exégèse par énigmes: l’épître liminaire du Cymbalum Mundi»; G. Patrizi, «I temi “italiani” del Cymbalum Mundi»; T. Peach, «Curiosité et conquête du vide dans le Cymbalum Mundi»; P. Tordjman, «Pour qui sonne la Cymbale? Quelques problèmes concernant le thème de l’efficacité symbolique dans le Cymbalum Mundi attribué à Des Périers»; O. Pot, «Le livre et la parole dans le Cymbalum Mundi: entre hommes et bêtes»; G. Polizzi, «Parole “vide” et parole ‘pleine’: l’«inquiétante étrangeté» du Cymbalum Mundi»; C. La Charité, «Inter pastorem et impostorem: l’augustinisme rhétorique et le Cymbalum Mundi (1537)»; M. Clément, «Le Cymbalum Mundi, un texte cynique?»; R. Rosenstein, «Cervantès et le Cymbalum Mundi: du loquax canum agmen à la rhétorique du silence»; R. Cooper, Conclusions. Appendices: A.W. Caswell, «Le paradoxe contre les lettres est-il un autre pamphlet de Thomas?»; G. Guilleminot, «Le dernier possesseur du Cymbalum Mundi de 1537»; Ch. Clavel et T. Tran Quoc , «Euge Sophos: synthèse de la devise et de l’image».
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Le Mistere de l’Institucion de l’Ordre des Freres Prescheurs est passé jusqu’ici presque inaperçu, n’ayant jamais connu d’édition critique. Le texte nous a été transmis dans une version imprimée à Paris par Jean Trepperel vers 1511 ou 1512; nous n’en connaissons qu’un seul exemplaire, conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris (Réserve YF 1611). L’introduction retrace très soigneusement l’histoire dominicaine du XVe et du début du XVIe siècle, dont la grande querelle entre observants et conventuels, et arrive à la conclusion que l’auteur anonyme doit être observant et partisan de la Congrégation gallicane en voie de préparation, ce qui explique l’importance donnée au bienheureux Réginald dans «l’institution» de l’Ordre lui-même, à côté de saint Dominique, le fondateur, comme un rappel des origines françaises de l’ordre dominicain, et donc de la légitimité d’une Congrégation spécifiquement gallicane, au sens géographique du terme. En sus dune édition annotée de qualité, la structure, la forme, la métrique du Mistere de l’Institucion, et encore l’histoire de l’ordre dominicain, la piété mise en œuvre, l’utilisation de l’allégorie (et son rapport à la mimésis) sont analysées avec intelligence et compétence.
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Willem BALKE,
Dominique BARTHÉLEMY,
Guy BEDOUELLE,
Dino BELLUCCI,
Charles BÉNÉ,
Christoph BURGER,
F. BÜSSER,
Max ENGAMMARE,
N. FERNANDEZ MARCOS,
Pierre FRAENKEL,
André GODIN,
Kenneth HAGEN,
G. HOBBS,
H.J. JONGE,
E. KOCH,
R. KOLB,
Pierre LARDET,
G. LOCHER,
M.G. MARA,
Elsie Anne MCKEE,
A. MORISI GUERRA,
O. OLSON,
G. PANI,
M.A. RODRIGUES,
Bernard ROUSSEL,
Michael A. SCREECH,
M. SOULIÉ,
G. WARTENBERG
Cinq parties : Exposés pléniers ; Séminaires ; Exégèse de l'Ancien Testament ; Exégèse du nouveau Testament ; Problèmes de méthode exétique et traductions bibliques.
Articles de K. Hagen, G. Bedouelle, P. Lardet, G. Hobbs, F. Büsser, B. Roussel, H.J. De Jonge, O. Olson, D. Bellucci, A. Morisi Guerra, M. Soulié, W. Balke, M.A. Rodrigues, R. Kolb, M.G. Mara, Ch. Burger, G. Locher, A. Godin, E. McKee, G. Wartenberg, M.A. Screech, E. Koch, M. Engammare, D. Barthélemy, N. Fernandez Marcos, G. Pani, Ch. Béné et P. Fraenkel.
Ce volume s'inscrit dans la lignée de l'Histoire de l'Exégèse au XVIe siècle (même collection, n°34, 1979).
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I. La "Grande affaire" du roi Henry VIII: 1, Le déroulement historique (G. Bedouelle); 2, Le cas canonique et le problème exégétique (P. Le Gall).
II. La consultation des Universités: 3, Le recours aux Universités et ses implications (G. Bedouelle); 4, Oxford et Cambridge (G. B. Skelly); 5, Paris (E. Michelin); 6, Louvain (P. Le Gall); 7, Salamanque; 8, Marbourg (Ch. Martin); 9, Les autres Universités.
III. Les options des docteurs: 10, Cajetan (G. B. Skelly); 11, Cochlaeus (N. Guérin); 12, Spina (F. von Gunten); 13, Vitoria (E. Michelin); 14, Les Réformateurs protestants (G. Bedouelle); 15, Le milieu érasmien; 16, Répertoire bio-bibliographique. Conclusion, chronologie, indices.
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