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TABLE DES MATIÈRES
Remerciements
Introduction. Négocier la paix et les réformes. Quelle histoire des discours ?
Première partie.
Les remontrances : un genre de discours spécifique ?
Chapitre premier. Un genre hybride
Définitions de remonstrer et remonstrance
Les usages du verbe remonstrer
Les usages du substantif remonstrance
L’origine parlementaire des remonstrances
Les traces de l’origine parlementaire dans les remonstrances
Chapitre II. Remontrances orales et écrites
Un discours oral ?
De l’oral à l’écrit, du manuscrit à l’imprimé
Temporalités : itinéraires de remontrances
Les éditeurs et le public
Le travail des imprimeurs
Chapitre III.
Présentation du corpus
Les rédacteurs
Des constantes littéraires ?
Banalités et particularités
Une nouvelle chronologie des guerres civiles ?
Deuxième partie.
Un moyen de gouverner, un moyen de contester
Chapitre IV.
Le roi, destinataire principal
Les adresses au roi
Éloges du roi et actes de fidélité
Le pouvoir du roi : urgence, espoir, risque et menace
Les réponses du roi : le problème de l’efficacité des remontrances
Chapitre V.
Les remontrances comme moyen de gouverner
L’expression de la volonté du roi
Le bon gouvernement, le serment et les ancêtres
Une monarchie chrétienne
Chapitre VI.
La situation critique du royaume
La désolation de la France aux « quatre coins et au milieu »
Les ennemis : l’hérétique, le politique et l’étranger
Violence des remontrances
Troisième partie.
L’émergence d’une « société ouverte » ?
Chapitre VII.
La représentation de la société
Le droit des autorités constituées
Procédures de délégation et représentativité
Les voix isolées : représentation spontanée et auto-proclamation
Chapitre VIII.
La défense du peuple : une société ouverte « bien ordonnée »
La société ordonnée : l’obéissance du peuple
Protéger le peuple affligé : peuple, officiers et soldats
Trois doléances : impôts, justice et paix
La défense des intérêts particuliers
Chapitre IX.
La « reformation » du royaume
Les conditions de la réformation : rejet de la violence et parrhesia
Les objectifs : union, concorde et amitié des Français
La réformation de l’État : la « monarchie de conseil »
Une France « au vray chrestienne »
Conclusion
Annexes
Catalogue des remontrances imprimées, 1557-1603
Sources
Bibliographie
Index nominum
Un grand nombre de textes imprimés intitulés « remonstrances » paraissent en France pendant les conflits politiques et religieux de la fin du XVIe siècle. Mais que sont ces remontrances, dès lors que l’on sort de l’enceinte parlementaire ? En quoi se distinguent-elles des doléances, des requêtes, des harangues, des suppliques, des plaintes, etc. ? Sont-elles caractéristiques d’un seul camp confessionnel ? En cherchant à distinguer ce genre hybride, entre écriture et oralité, cette étude montre que les remontrances révèlent une face cachée de cette période de troubles. En effet, loin de la violence souvent mise en valeur, elles soulignent au contraire l’importance des discours de paix et de justice en temps de guerre, mais ausi la permanence des négociations discrètes en vue de la réforme de l’Église et de l’État. Elles font finalement apparaître une autre chronologie de ce que l’historiographie a retenu sous le terme de « guerres de religion ».
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Ce troisième tome de L’Histoire de France de La Popelinière, parue en 1581, est centré sur deux années cruciales, 1561 et 1562, qui voient le déclenchement des guerres de Religion. Il fait le récit des principaux événements de l’avènement de Charles IX jusqu’à l’automne 1562 : les Etats généraux et le colloque de Poissy, l’édit de Janvier, le « meurtre » de Wassy, les déclarations du prince de Condé et ses négociations avec les princes allemands, l’engagement puis les hésitations de la noblesse réformée, et s’attarde sur quelques épisodes de la première guerre civile (particulièrement Angers et Toulouse). Hors de France, il s’intéresse aussi à la résistance armée des vaudois du Piémont contre le duc de Savoie, et décrit la « république des Suisses ». Les notes critiques s’attachent principalement, comme dans les volumes précédents, à retrouver les sources utilisées et à éclairer le travail de recomposition et de neutralisation de l’historien sur ses sources.
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Table des matières
Introduction : David figure biblique aux visages multiples
PREMIÈRE PARTIE
DAVID, UN MODÈLE CIVIQUE ET UN MIROIR POUR LES PRINCES
Dominique VINAY
Charles VIII et David au temps des guerres d’Italie
Pina RAGIONIERI
Il David di Michelangelo come simbolo delle più alte virtù civili
Corinne Meyniel
David ou l’adultère d’Antoine de Montchrestien (1601) : roi d’Israël, « ça ne donne pas le droit au bonheur »
Gilles Bertheau
Jacques VI/Ier et David : l’exemplarité en question
Michel Senellart
Figures du bon gouvernement dans la Biblische policey (1653) de Dietrich Reinkingk
Dénes Harai
Saül et David dans la pensée politique de l’élite protestante hongroise au début du XVIIe siècle
DEUXIÈME PARTIE
DAVID, UN HÉROS CHEVALERESQUE ET UNE FIGURE TRAGIQUE
Noëlle-Christine Rebichon
Du « sains peschieres » au « prodon » : la figure du Preux David dans les cycles peints en Italie
Alain Bègue, Emma Herrán Alonso
La figure de David dans la prose espagnole du XVIe siècle : l’exemple du Libro de cavallería celestial de Jerónimo de Sampedro
Jean-Luc Nardone
Goliath, le David de Leone Santi. Sur le Gigante (1632) et le David (1637), deux tragédies jésuites en une seule
Jean Duron
David, Jonathas, une amitié de collège ? Réflexion autour du David & Jonathas de Marc-Antoine Charpentier (1688)
TROISIÈME PARTIE
DAVID LE PSALMISTE, UNE AUTORITÉ ET UN MODÈLE
Giuseppe Ledda
La danza e il canto dell’«umile salmista» : David nella Commedia di Dante
Sabrina Ferrara
La « trinité » politique de Dante entre personnages bibliques et quête identitaire
Renato Meucci
Re David « violista da gamba » nell’iconografia musicale del primo Cinquecento italiano
Sonia Cavicchioli
Re David nella decorazione dell’organo dell’abbazia benedettina di San Pietro a Modena (1524-1546)
Camilla Cavicchi
L’autoportrait de Garofalo en roi David
Elise Boillet
David, personnage et masque de l’Arétin entre XVIe et XVIIe siècle
Marco Faini
La figura di David nei poemi biblici italiani tra Cinque e Settecento
QUATRIÈME PARTIE
DAVID ET BETHSABÉE, ENTRE PÉNITENCE ET LIBERTINISME
Max Engammare
Bethsabée, des Mystères du XVe siècle à Pallavicino et Racine
Joséphine Le Foll
La Bethsabée au bain de Véronèse ou la place de David
Jean-Francois Lattarico
Du Livre au livre libertin. La Bersabee de Ferrante Pallavicino (Venise, 1639)
Sources bibliographiques
Etudes bibliographiques
Index des noms
Table des illustrations
Table des matières
La figure de David, prophète et roi, pécheur et pénitent, aède et psalmiste, est une figure complexe et même ambiguë, particulièrement emblématique des tensions et des croisements fertiles entre les champs du profane et du sacré, du politique et du religieux. Les lettres et les arts de la Renaissance donnent ainsi à voir et à entendre l’audace pugnace et soumise du berger devenu champion de son peuple et du mercenaire ayant reçu l’onction divine, l’inconvenance révérencieuse du roi dansant devant l’arche d’alliance et la faiblesse adultère et meurtrière dans laquelle le jette l’oubli de ses devoirs civils et religieux. Et, dans les poèmes, les tragédies et les romans, les gravures et les peintures, les pièces de musique, une foule de figures qui lui disputent souvent le premier plan, de Saül à Bethsabée en passant par Jonathan. Ces représentations littéraires et artistiques font écho à la pensée politico-théologique qui se forge dans le contexte européen de l’affirmation des Etats régionaux et nationaux, des guerres d’Italie qui voient s’affronter les nouvelles grandes puissances et des guerres de Religion qui opposent souverains et peuples catholiques et protestants. Cette pensée, multiple dans ses développements, à la fois dissèque la singularité exemplaire du parcours politique et du cheminement spirituel de David et cherche le sens de sa destinée, au-delà de la galerie médiévale des preux, dans la lignée des juges et rois fondateurs de la monarchie d’Israël.
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Depuis la thèse de droit de Madeleine Marabuto (1967), aucune étude générale n’a été consacrée aux Monarchomaques dans l’historiographie française. Cet ouvrage vient donc combler une lacune. Pierre-Alexis Mellet part de l’invention du terme de « monarchomaque » en 1600 par William Barclay. Mesurant son intention polémique, il dissocie le mot de son étymologie (tueur de roi, destructeur de la monarchie) pour lui conférer un sens précis : le monarchomaque est l’auteur calviniste qui, dans les guerres de religion, fait valoir le rejet de la tyrannie, l’obéissance conditionnelle, la double alliance – qui se distingue du contrat social –, la souveraineté du peuple – mais sans préfiguration des républiques modernes – et, surtout, la résistance armée légitime. Ce dernier critère est central, car il permet de redéfinir la guerre juste pour finalement justifier l’appel aux princes étrangers.
Une dizaine de textes, traités importants ou simples pamphlets, anonymes ou signés, latins ou français, correspondent à chacun de ces critères. Ils ont tous été publiés entre 1567-68 et 1579, puis souvent réédités et traduits jusqu’en 1600, dans un contexte de guerres et de tensions politiques et religieuses en Europe. Y figurent notamment la Question politique de Jean de Coras, la Franco-Gallia de François Hotman, le Droit des magistrats sur leurs sujets de Théodore de Bèze, les Vindiciae contra tyrannos de Junius Brutus et le Réveille-matin des François d’Eusèbe Cosmopolite. Est-ce à dire que ces auteurs sont des Monarchomaques ? Après une longue discussion des arguments qu’ils utilisent, de la circulation de leurs ouvrages en Europe, des sources bibliques et historiques qu’ils invoquent et de la comparaison avec leurs autres écrits, il s’avère préférable de parler de traités monarchomaques plutôt que d’auteurs monarchomaques.
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Irena BACKUS,
Matteo CAMPAGNOLO,
Emidio CAMPI,
Marianne CARBONNIER-BURKARD,
Charles-Antoine CHAMAY,
Christophe CHAZALON,
Alain DUFOUR,
DUNCUMB,
Max ENGAMMARE,
Olivier FATIO,
Véronique FERRER,
Hervé GENTON,
Jean-François GILMONT,
Marie-Christine GOMEZ-GÉRAUD,
Christian GROSSE,
Luka ILIC,
Robert M. KINGDON,
Karin MAAG,
Scott MANETSCH,
Tadataka MARUYAMA,
Paul-Alexis MELLET,
Daniel MÉNAGER,
Olivier MILLET,
Béatrice NICOLLIER-DE WECK,
Béatrice NICOLLIER-DE WECK,
Peter OPITZ,
Béatrice PERIGOT,
Pierre PETITMANGIN,
Olivier POT,
Jill RAITT,
Bernard ROUSSEL,
Catherine SANTSCHI,
Don SINNEMA,
Daniela SOLFAROLI CAMILLOCCI,
Ruth STAWARZ-LUGINBÜHL,
Christoph STROHM,
Kirk M. SUMMERS
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Monarchomaques : le mot plaît, la chose est méconnue. Ce terme polémique forgé en 1600 dénonce les auteurs qui se sont, ou se seraient, exprimés contre le roi de France. Mais la réalité est plus complexe, le terme désignant tout aussi bien les ouvrages politiques ayant justifié la résistance au tyran entre 1568 et 1600. Il ne s'applique donc pas tant aux hommes - Théodore de Bèze, François Hotman, Philippe Duplessis-Mornay -¬, qu'à leurs écrits. Lesquels ne sont pas restreints à des pamphlets protestants réagissant à la Saint-Barthélemy sur le ton de l'invective, mais constitués de véritables traités théoriques établis sur une réflexion historique. Enfin, ils ne se limitent pas au cadre strict des guerres de religion françaises, mais s'inspirent de plusieurs modèles institutionnels, passés ou contemporains, et s'inscrivent dans le contexte européen.
Les communications réunies par Paul-Alexis Mellet discutent ces questions et offrent au lecteur un bilan de la recherche sur des auteurs ou des écrits encore mal connus. Sont successivement étudiés : les liens entre autorité spirituelle et autorité politique chez Machiavel, le devoir d'obéissance à Florence et à Magdebourg, l'horizon européen des Monarchomaques, en particulier Philippe Duplessis-Mornay aux Pays-Bas et Théodore de Bèze à Genève, enfin le débat sur la contractualisation de la loi et sur l'absolutisme naissant.