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Les personnages picaresques créés par Romain Gary manifestent, avec constance, le sentiment de porter une responsabilité qui dépasse les cadres de l’intrigue romanesque et qui se trouve être celle que Teilhard de Chardin attribue aux « pédoncules évolutifs » dans les plus scientifiques de ses théories sur la complexification de l’univers : œuvrer à la métamorphose du genre humain. Pour que l’humanité en vienne un jour, fût-ce au bout de millénaires, non pas à rejoindre en Dieu (l’hypothèse du savant jésuite), mais à incorporer (la préférence du romancier), biologiquement, un amour universel que ne font aujourd’hui qu’esquisser nos idéaux de justice, de dignité, de fraternité.
Cette étude se propose de caractériser, jusque dans ses spécificités, l’humanisme évolutionniste que cultive l’œuvre de Romain Gary en explorant l’assiduité avec laquelle le romancier a questionné et prolongé la symbolique, la poétique et la métaphysique de son ami le grand penseur Pierre Teilhard de Chardin.
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