Max ENGAMMARE
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Dans le sillage des attentats contre Charlie Hebdo, un journal français a publié une chronique intitulée : « Tuer un homme, ce n’est pas défendre une idée, c’est tuer un homme ». Curieusement il n’était pas mentionné que la citation était de Sébastien Castellion, écrite en réaction à l’exécution de Michel Servet (1553). Démonstration éclatante s’il en fallait de l’infortune qui s’attache à la destinée posthume de l’humaniste réformé. Inconnue du grand public, ignor©e ou minimisée par nombre d’historiens, sa pensée se révèle pourtant d’une rare pertinence dans les périodes où la liberté de penser et la tolérance sont en recul. Bien des signes montrent que nous entrons dans une période de ce genre. Le Jbilé de Vandœuvres 2015 n’a eu d’autre ambition que de poser un jalon contre l’oubli d’une figure qui a contribué à faire entrer l’Occident dans le monde moderne. Quatre des meilleurs connaisseurs actuels de son œuvre, Marie-Christine Guéraut-Gomez, Max Engammare, Michel Grandjean et Philippe Fromont ont apporté leurs éclairages complémentaires. En les publiant, nous espérons contribuer à une réflexion sur notre époque pleine de risques.
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Sommaire : R. SCHEURER, « La carrière ecclésiastique de Jean du Bellay (1498-1560) » ; B. PERONA, « Scandale et interprétation dans la lettre d’Erasme à Martin Dorp (1515) » ; J.-M. MANDOSIO, « La fabrication d’un faux : l’Introduction à la rhétorique pseudo-lullienne (In rhetoricen isagoge, Paris, 1515) » ; A. MOTHU, « Le livre de Jupiter. L’athéologie du Cymbalum mundi » – Notes et documents – F. ELSIG, « Une Crucifixion troyenne au XVIe siècle » ; B. DEMULDER, « Translating Plutarch, Honouring Cicero. Adrien Turnèbe’s Translation of On the generation of the soul in the Timaeus (1552) » ; B. PETEY-GIRARD, « Gabriel Chappuys, traducteur du Libro de la vanidad del mundo de Diego Estella » – Comptes rendus.
tes rendus.
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Sommaire : H.J. DE JONGE, « The Sibyls in the fifteenth and sixteenth centuries, or Ficino, Castellio and “The Ancient Theology” » ; F. ELSIG, « Un panneau de Jacquelin de Montluçon retrouvé » ; S. LANDI, « Machiavelli e i cannibali. A proposito di una questione aperta » ; A. DURU, « Confession de foi poétique et affiliation religieuse chez Jean-Baptiste Chassignet. Etude du geste de publication de 1592 à 1613 » – Notes et documents – T. PENGUILLY, « Le poète et le patricien. Ambrogio Visconti, premier dédicataire des Emblemata d’André Alciat (1522) » ; P. JOUBAUD, C. SICARD, « Le manuscrit français 2336 de la BnF : Une source oubliée pour les poésies de François Ier et de Marguerite de Navarre » ; T. ALONGE, « Les Suppliantes d’Euripide, une traduction inédite de Jacques Amyot ? Rameaux, lys et dauphins » ; P. AUGER, « Le Manuscrit Royal de la Suite de la Seconde Sepmaine de Du Bartas » – Chronique – A. CORBELLARI, « Un précurseur inattendu de Saussure : l’invention du couple “signifiant” et “signifié” chez Malherbe » ; L.R.N. ASHLEY, « Recent Publications on Elizabethan England and Related Fields » – Comptes rendus.
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Au cours des dernières années de sa vie, pendant presque deux ans et demi, entre avril 1560 et septembre 1562, Jean Calvin donna 193 leçons sur le livre du prophète Jérémie. Jérémie eut une grande importance pour Calvin, d’autant plus qu’il lui arrivait de s’identifier au prophète solitaire et triste, souvent incompris. Ces 193 leçons correspondent bien à l’organisation des leçons du Réformateur que nous connaissons, les trois premiers jours de la semaine, une semaine sur deux, qui font trois leçons par quinzaine pendant vingt-neuf mois.
Pour accompagner l’édition critique latine qui vient de paraître (Praelectiones in librum prophetiarum Jeremiae, Calvini opera denuo recognita – series exegetica, 2016), il était impossible offrir une traduction nouvelle de près de 2'000 pages. Il était plus approprié de reprendre et d’éditer la traduction de Charles de Jonviller, parue en 1565.
Dans son introduction, Max Engammare établit que Jonviller a traduit seul ces leçons re cherche à comprendre les raisons d’une première publication lyonnaise. Il compare également le texte latin de Calvin et la traduction de Jonviller. Etant donné que Jonviller avait rédigé le texte latin, à partir de ses notes de cours et de celles de Budé, on trouve chez lui des libertés de traducteur qui frisent parfois celles d’un auteur.
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Professées en latin entre 1559 et 1563 à l'Auditoire de Genève, les Praelectiones in librum prophetiarum Jeremiae sont l'œuvre de la fin de la vie de Calvin. Sténographié sur place, dédicacé à l'Electeur Palatin, l'ouvrage est publié en septembre 1563 par Jean Crespin, accompagné des Lamentationes (non reprises ici). Au XVIe s., il n'a connu que trois éditions et une traduction en français en 1565, puis n'a été repris que dans des éditions collectives à partir du XVIIe s. Calvin donne ses leçons selon le principe de la lectio continua : chaque verset est cité (souvent déjà glosé) en latin, puis accompagné d'un commentaire de longueur variable. La richesse de ces commentaires peut s'explorer d'un quadruple point de vue : d'abord, celui de la rhétorique: il s'agit d'une argumentation pour la parole prophétique de Jérémie auquel l'auteur s'identifie, explicitement ou non. Celui de la philologie (extrême attention à la lettre du texte bien que Calvin ne soit pas un hébraïsant confirmé). Celui de l'histoire avec un intérêt marqué pour les realia bibliques. Celui enfin du "style biblique", qui met en tension les principes de la copia (anaphores, synonymie) et de la brevitas (épiphonèmes). La présente édition élucide les citations et allusions aux nombreux interpretes antiques, médiévaux ou contemporains de Calvin, ainsi qu’à la Bible. Le texte des Prælectiones est encore comparé à celui des sermons sur Jérémie, donnés en français. Un index et la publication de l’édition française de 1565, disponible en POD et sur le site Calvin et Genève 16, sont des outils qui facilitent la consultation.
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Sommaire : S. GEONGET, R. JIMENES, A. LEGROS, « Annoter l’Ephéméride de Beuther : les pratiques comparées de deux contemporains de Montaigne » ; B. RENNER, « “Car Satire est autre chose” : Lyon marchant. Satyre Francoise de Barthélemy Aneau et le mélange satirique » ; D. ROUILLER, « Le caméléon et le hérisson. Cosmopolitisme et élargissement des horizons géographiques à la Renaissance (Montaigne, Charron) » ; J.E. OLSON, « The Flight from France of Nicolas Des Gallars : Archival Discoveries on His interlude in Geneva (1568-1571) with Beza and the Histoire ecclésiastique des Eglises reformées au Royaume de France » – Notes et documents - M. ENGAMMARE, A. MOTHU, « Une prophétie de Des Périers touchant le calvinisme » ; R. JIMENES, « Les devoirs des maîtres : être régent au collège de Calvi en 1543-1544 » ; F. ZULIANI, « Tre libri donati da Lelio Sozzini. A proposito di uno studio recente » ; F. FERY-HUE, « Un séjour de Nicolas Volcyr au ch¢teau de Comines. Trois œuvres inédites dédiées à Georges d’Halluin » – Chronique - M. ENGAMMARE, « In memoriam Francis Montgomery Higman (17 septembre 1935 - 10 juin 2015) » ; L.R.N. ASHLEY, « Recent Publications on Elizabethan Englandand related Fields » – Comptes rendus.
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Sommaire : E. MACPHAIL, « Montaigne and the conciliators (I, 27) » ; M. VAN VEEN, «“… Stoica paradoxa…” Sebastian Castellio’s polemic against Calvin’s doctrine of predestination » ; L. BONTEMPS, « Un traité pacifique de François Béroalde de Verville : De la Guerre, de l’ordre qui s’y tient : de ses effetz et de sa fin (1589) » ; G. BRAGHI, « Riforma e censura sinodale nella Bassa Linguadoca del XVI secolo: un documento ritrovato sul caso di Jean Mutonis » – Notes et documents – F. ROUGET, « Une nouvelle édition pirate de Ronsard : Le Livret de Folastries, Lyon, G. Frillet, 1574 » ; F. MUECKE, « Beatus Rhenanus, the Roman Comitia and Biondo Flavio’s Roma triumphans » ; A. MOTHU, « Sur le chemin de Dabas. Trois notes sur le Cymbalum mundi » ; H. LAMERS, « Michele Marullo and the epitaph of Šimun Keglević (1579). A note on the use and function of latin inscriptions in Croatia » ; M. VALENTE, « “Mi Weiere, veni veni”. Appunti sur John Wier, philip Sidney e John James » – Chronique – M. ENGAMMARE, « La Renaissance d’âge en âge », T. MAULNIER, « Essai sur Agrippa d’Aubigné, édité par Max Engammare » – Comptes rendus.
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Sommaire : J. P. BARBIER-MUELLER, « “Ne vouloir rien fors que toy comprendre” : Défense et illustration de Louise Labé » ; J. DELLANEVA, « Reading and re-writing Rome : intertextuality and the sonnet sequences of Du Bellay, Magny and Picolomini » ; F. ELSIG, « Un peintre de la Renaissance à Troyes : le maître des sept sacrements (Girard Viarre ?) » ; S. E. B. NICHOLLS, « De justa reipublicae christianae in reges impios et haereticos authoritate (1590) » – Notes et documents – N. BALZAMO, « La querelle des reliques au temps de la Renaissance et de la Réforme » ; C. MARSICO, « Nell’officina di Josse Bade : La pubblicazione delle Elegantie » ; A MORENO HERNÁNDEZ, J. LÓPEZ ZAMORA, « La edición incunable de Bernardinus Venetus de Vitalibus de Opera et Dies de Nicolás Valla (Venecia, ca. 1498-1500) » – Chroniques – J. BALSAMO, « Lionello Sozzi (1930-2014) » ; J. R. N. ASHLEY, « Recent Publications on Elizabethan England and Related Fields » – Comptes rendus.
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