-
TABLE DES MATIÈRES
Avant-Propos
Par Emmanuelle Hénin
Note de l’auteur
PREMIÈRE PARTIE
ARTS PROFANES
Introduction à la première partie
Par Pouneh Mochiri et Lise Wajeman
1. Anecdotes et théorie subreptice de l’art
Donner à ne pas voir
La laideur de Giotto
Un récit « petit et difforme »
La symétrie faussée
Une théorie subreptice de la peinture
L’or feint.
Les paradoxes de l’or dans la théorie de la peinture
L’art vaut de l’or : théories de la valeur marchande
Souci mercantile et spéculation humaniste
L’exclusion de l’or
Éclat de l’or et manière du peintre
Éclat de l’or et perturbation du nouvel ordre pictural
2. Natures mortes et vanités : Chardin, Damien Hirst
Le regard dédoublé
La transpiration de la couleur
La sublimation du dégoût
In vanitate veritas
La raie, telle qu’en elle-même la peinture se change
La cuisine en tous ses états
La chair de la couleur
L’envers du sexe
La danse de mort
Le regard du chat
L’oeil de Méduse
L’écriture Chardin
L’apprentissage de la cécité
Entre dégoût et plaisir : le bénéfice de la contradiction
Entre chien et chat : des yeux pour ne point voir
Le travail de la méconnaissance
Fenêtre aveugle : Les Bulles de savon de Chardin
Damien Hirst et la vanité de la peinture
Une vanité provocatrice
Le chef d’oeuvre absolu : l’art de battre tous les records
Sotheby’s, 2008 : Bulla speculativa
L’idée la plus chère de l’histoire de l’art
La Wallace Collection, 2009-2010 : vanité de la peinture
Post-Scriptum
P.‑P.-S.
DEUXIÈME PARTIE
THÉOLOGIE DES IMAGES ET EXÉGÈSE
Introduction à la deuxième partie
Par Guillaume Navaud
1. Théologie des images
Le plaisir des images, entre théorie profane et théorie sacrée : de l’ambivalence à la sacralisation
Entre séduction et effroi : l’ambivalence envers le plaisir pictural
Les trois voies de la réhabilitation
Le plaisir comme processus translatif
Une « sacralisation » du plaisir
Peintre rusé et pape obtus : les dessous d’une anecdote
sur le plaisir des images, chez Vasari et Ottonelli
Généalogie de l’anecdote
Les bizarreries de la version vasarienne
Les dessous de l’affaire
La version d’Ottonelli et Pietro da Cortona
Les dessous d’une contradiction
Le regard détourné. L’aveuglement à l’image, en théologie et en peinture, au xvie siècle
Des yeux pour ne point voir. L’idolâtrie dans la théologie des images au xvie siècle
Entre mutisme et logorrhée, crime et aberration, objet et culte : les fluctuations de l’idolâtrie
Translatio et signe
Les trois faces de l’imbécillité : l’idiota, l’infirmus et le stolidus
Théorie sacrée et théorie profane
Technique efficace et effet séducteur
De la Relique à l’Image. Le Saint Suaire dans la théologie des images
La fonction totémique : de la relique au symbole
La prise du pouvoir par le suaire : la triade acheiropoïète
Les fluctuations de la matière
La Passion de l’Image
Un sang incombustible
L’image invisible
L’au-delà de la peinture
Le voile de Parrhasius
2. Exégèse et interprétation
L’énigme invisible : quelques remarques sur l’énigme en peinture, à propos d’une Annonciation de Piero della Francesca
L’énigme écran : le double portrait de l’École de Fontainebleau
L’énigme en suspens : l’Annonciation de Piero
Les quatre temps du déchiffrement
Une côte en trop
Le double excès de l’interprétation
Pli selon pli : le déploiement de l’explicatio
L’économie du ressassement
Le superflu et le nécessaire
L’excégèse : l’inflation de la côte et le débordement du commentaire
« Signifying nothing ». Macbeth et le refus de l’interprétation
Refus, absence et manque : trois interprétations de l’insignifiance
Les deux couches de sens
Le premier contexte : un rien aux couleurs du deuil
Le deuxième contexte : l’ombre de la somnambule
L’arrêt des signes
Le troisième contexte : la prophétie mortelle
Le dernier contexte : rien n’existe que le néant
TROISIÈME PARTIE
ART DE LA SCÈNE
Introduction à la troisième partie
Par Zoé Schweitzer et Enrica Zanin
1. Théâtre et vision
Vision de loin, vision de près : les enjeux d’un paradigme pictural dans Le Véritable Saint Genest
La littéralité de l’illusion
Les deux faces de la vérité
La question de la distance : deux manières de peindre
Dramaturgie de l’accommodation et tragique de la cécité
Réécriture racinienne du crime et réécriture d’un crime racinien : Andromaque et ses adaptations anglaises
Un crime qui n’en finit pas de se réécrire
Réécrire Racine
Le meurtre en scène
Beaumarchais et la dramaturgie de l’hallucination
Les origines d’une scène d’hallucination
Une scène à effet
Hallucination et dynamique des passions
Une théorie latente de l’hallucination
Un théâtre de la faute : hallucination et culpabilité
La jouissance subreptice : hallucination et désir
2. La scène et l’obscène
Médée, la volupté dun geste lent
Au-delà de l’infanticide, la volupté
Façons sénéquiennes de tuer un enfant
La purgation des passions sexuelles
L’« abominable jouissance » : Sénèque avec Sade
Jeux avec la censure : Molière et la stratégie de l’obs¨ne (À propos de Tartuffe, IV, 5)
Un néologisme, « le plus joli du monde »
Préhistoire de l’obscène : des images au théâtre
La double face de l’obscénité
Trois positions possibles : polémique, prophylaxie, provocation
L’École des Fmmes : retournement de l’équivoque et effet de contamination
Une scène à (ne pas) faire
L’inversion des codes sexuels
Le cocuage à l’envers
La titillation voyeuriste : jusqu’où aller trop loin ?
Une audace plus insidieuse : la distribution des rôles
La provocation ultime : l’obscénité cathartique
La guerre des syllabes : l’érotisation de la langue au xviie siècle
Le « congrès », du juridique à l’obscène
Châtrer les syllabes immodestes
Manipulations théâtrales des « syllabes sales »
La syllabe la plus infâme
Provenance des textes
Bibliographie des publications de François Lecercle
Index nominum
Liste des figures
-
L’épisode d’Endor (I Samuel/Rois, 28), où une pythonisse invoque à la demande du roi Saül le fantôme du prophète Samuel, est le seul cas, dans tout l’Ancien Testament, de recherche de contact entre un vivant et un mort. Parce qu’il avait une importance capitale pour confirmer ou récuser l’apparition vraie, ce court récit a suscité des débats qui n’ont cessé de s’amplifier au fil des siècles. C’est l’histoire de ces interprétations que François Lecercle entend suivre, notamment entre les XVIe et XVIIIe siècles quand les enjeux se révèlent cruciaux pour la spéculation théologique, le sens donné à l’épisode d’Endor glissant de la communication avec les morts à l’immortalité de l’âme, aux agissements du diable, au statut des prodiges et à l’existence de Dieu. Il s’agit aussi de dégager les facteurs qui déterminent les options herméneutiques : aléas biographiques, crispations confessionnelles, logique discursive, voire identité professionnelle. Car la pythonisse change de visage selon qu’elle vaticine sous la plume ou le pinceau d’inquisiteurs, de médecins, d’exorcistes, de magistrats, d’un roi démonologue, d’un tailleur inspiré, d’un abbé ventriloque, d’apprentis peintres ou d’un entrepreneur de spectacles.
-
Yvonne BELLENGER,
Michel BIDEAUX,
Raymond BOUDON,
Nicole CAZAURAN,
Hélène CAZES,
Jean CÉARD,
F. CHARPENTIER,
Pascale CHIRON,
François CORNILLIAT,
P. DEBAILLY,
Gérard DEFAUX,
Guy DEMERSON,
F. DOBBY-POIRSON,
Claude-Gilbert DUBOIS,
Alain DUFOUR,
Jean DUPÈBE,
Max ENGAMMARE,
Philip FORD,
Marie-Madeleine FRAGONARD,
André GENDRE,
Franco GIACONE,
André GODIN,
Marie-Christine GOMEZ-GÉRAUD,
F. GREINER,
Mireille HUCHON,
Edith KARAGIANNIS-MAZEAUD,
Nadine KUPERTY-TSUR,
Paul LARIVAILLE,
François LECERCLE,
Marie-Dominique LEGRAND,
Frank LESTRINGANT,
P. LOJKINE,
Catherine MAGNIEN-SIMONIN,
Michel MAGNIEN,
Jean-Claude MARGOLIN,
Arielle MEYER,
Jan MIERNOWSKI,
Gérard MILHE-POUTINGON,
Olivier MILLET,
Nuccio ORDINE,
Isabelle PANTIN,
Anne-Pascale POUEY-MOUNOU,
François RIGOLOT,
François ROUGET,
Gilbert SCHRENCK,
A. TOURNON,
Marc VENARD,
Jean VIGNES,
M. YARDENI
Table of Content : Bibliographie des travaux de Daniel Ménager. A. Meyer, «Daniel Ménager à Nanterre»
I - La pensée politique et ses représentations à la Renaissance: P. Larivaille, «Le dernier pari de Machiavel»; M Bideaux, «Sur la trahison: le connétable de Bourbon entre Judas et les renégats objectifs»; M.-D. Legrand, «La figure du roi dans le Traité de la reformation de la justice attribué à M. de L’Hospital»; C. Magnien, «Au service du roi: Jacques Faye d’Espeisses (1544-1590), l’homme qui ne voulait pas écrire»; N. Kuperty-Tsur, «La notion de serviteur de l’Etat entre éthos et pratique à la fin du XVIe siècle en France»; P. Lojkine, «Meurtre à Jérusalem. Boissard et la question du régicide»; A. Dufour, «Bèze historien»; M. Yardeni, «La pensée politique de la première historiographie huguenote: Pierre de La Place et Louis Régnier de La Planche»; A. Tournon, «“Singuliers en leurs fantasies”»; M. Magnien, « Pour une attribution définitive du Memoire à La Boétie»; François Rigolot, «Dialogue et pensée politique à la Renaissance: Bruni, Erasme, Montaigne»; F. Charpentier, «Tragédie et monarchie»; C.-G. Dubois, «David, poète et prince. Sa représentation dans la dramaturgie française de la seconde moitié du XVIe s.»; François Lecercle, «Ne’er seen but wonder’d at. La mise en scène politique dans Henry IV de Shakespeare»
II - Poésie et politique à la Renaissance
N. Dauvois, «Morale, politique et eschatologie dans Les Regnars traversans les perilleuses voyes des folles fiances du monde de Jean Bouchet. Limites et modalités du discours critique»; J. Dupèbe, « Un ami de Clément Marot, le médecin Michel Amy»; G. Defaux, «“Moy ton Poëte, ayant premier osé…”: Du Bellay, Ronsard et l’Envie»; J. Vignes, « Le Poète et la guerre (autour de la prise de Calais, 1558)»; E. Karagiannis, «Images d’Achille dans la poésie de la Pléiade»; A.-P. Pouey-Mounou, «Ronsard et le roi de gloire»; Ph. Ford, «Hercule et le thème solaire à Fontainebleau: la Porte dorée et Le Satyre de Ronsard»; F. Cornilliat, «“Je suis Ronsard…”: paradoxes de l’inconstance dans le Recueil
des nouvelles poésies»; F. Rouget, «Sur des vers retrouvés de Ronsard: J. D. Cécier, dit Colony, et les Preceptes de P. de Ronsard à un Prince»
F. Dobby-Poirson, «Autour des Hymnes: la postérité de Ronsard dans l’Hymne de la monarchie de Robert Garnier»; Y. Bellenger, « Les sonnets satiriques de J. Grevin»; F. Lestringant, «Une Satyre Ménippée au service de la Contre-Réforme: La Cabale
des Reformez attribuée à Guillaume Reboul»; P. Debailly, «Satire et peur du féminin».
III - Poésie et théologie à la Renaissance
J.-C. Margolin, «Victoire chrétienne sur la mort. A propos d’un poème de Ch. de Bovelles (De immortalitate animae, Paris, 1550; N. Cazauran, «Marguerite de Navarre: le deuil en dialogues»; M. Huchon, «François Ier en enfer»; O. Millet, «Poésie et musique: l’œuvre de Louis Des Masures et ses “cantiques”»; J. Céard, «Christianisme et paganisme: les Hymnes ecclesiastiques de Guy Le Fevre de La Boderie»; F. Giacone, «Bible et esthétique: les Hymnes ecclesiastiques de Guy Le Fevre de La Boderie»; G. Schrenck, «“La voici l’heureuse journée”: variation sur le Ps. CXVIII dans l’œuvre d’A. d’Aubigné»; A. Gendre, «Quête de Dieu et séduction du monde dans les Sonnets spirituels de Gabrielle de Coignard»; H. Cazes, «Des voyages à cheval et de l’immortalité: le testament français d’Henri Estienne, 1594»; N. Ordine, «I Furori di Giordano Bruno».
IV - Spiritualité et théologie à la Renaissance
M. Venard, «Réciter sa patenostre ou comment traduire en français l’Oraison dominicale»; A. Godin, «L’Exomologesis d’Erasme, exercice d’humanisme pastoral»; M.-Ch. Gomez-Géraud, «Sur un souvenir de l’Ecclésiaste: un visage de Thomas More en ses derniers écrits»; G. Demerson, «Apollonios de Tyane chez Rabelais: Christ dans un miroir déformant?»; Gérard Milhe-Poutingon, «La décontextualisation: un stylème rabelaisien pour “emplir l’ame de toute verité”»; B. Boudou , «Henri Estienne et la traduction par S. Castellion de la Bible en français»; M. Engammare , «David côté jardin. Bethsabée modèle et anti-modèle littéraire à la Renaissance»; M.-M. Fragonard, « La prédication, le théâtre, Hérode et la folie du monde»; F. Greiner, «Martyrs d’amour du roman baroque: images et enjeux»; I. Pantin, «Fidelissima immortalis Dei nuncia: astronomie et théologie de Regiomontanus à Tycho Brahe»; J. Miernowski, «Le mouvement virtuel des anges»; P. Chiron, «Mouvement et repos dans la cité de Dieu»
-
-
Le commentaire est, à la Renaissance, un genre polymorphe : commentaire érudit, commentaire-pamphlet ou commentaire incorporé au texte, comme dans l'Heptaméron ou le Moyen de Parvenir. Toutes ces formes attestent l'importance de l'interprétation. Dans le cas particulier de Ronsard, il s'agissait, pour Muret et Belleau, de défendre et d'illustrer sa poésie, de légitimer sa "manière de parler", d'élucider ses "inventions". Le commentaire repère aussi les sources et les modèles, déployant une science dont les commentateurs ne sont pas peu fiers. Belleau est en effet très conscient de l'importance pédagogique de son travail. Oeuvre de légitimation de la poésie française et oeuvre didactique à la fois, le commentaire est bien une entreprise humaniste. L'éclairage qu'il apporte au texte lui confère, en retour, une autorité à part entière. Pour cette raison l'édition des commentaires aux poètes classiques sont des instruments indispensables pour la compréhension de la poésie elle-même.e.