Renaissance
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Cérémonies spectaculaires et hautement symboliques, les entrées solennelles célèbrent et mettent en scène l'arrivée dans une ville d'une figure d'autorité, qu'elle soit ecclésiastique ou politique. A travers de longues processions marquées par des étapes précises dans les rues de la ville au cours desquelles un décor souvent très élaboré est créé, se déploie toute la culture des sociétés urbaines tant sur le plan politique qu’artistique.
Grâce à des exemples inédits puisés, sur plus de trois siècles, dans le Centre-Ouest (Poitou, Aunis, Saintonge) qui regroupe des régions au cœur de l'espace royal français, le présent ouvrage entend témoigner de la richesse et de la diversité de ce rituel. Des documents nombreux et originaux (des journaux de raison aux pièces financières, en passant par les annales, les récits anonymes et autres pièces délibératives des corps de ville), permettent de mieux cerner les multiples enjeux de ces manifestations de souveraineté, et de comprendre comment, entre Moyen-Âge et Renaissance, s'affirme le pouvoir symbolique des États.
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TABLE DES MATIÈRES
Avant-propos
Introduction
CHAPITRE PREMIER L'ENTREPRISE ÉDITORIALE: Ronsard et ses «libraires»
A. Le choix des éditeurs: les éditeurs autorisés; Paris et la province: les «libraires» autorisés?; les éditeurs pirates
B. La gestion éditoriale: les privilèges; gestion et contrats; la gestion posthume
C. La qualité éditoriale: faire bonne impression (souci de la perfection; la bonne impression; production et reproduction; volonté d'auteur et contraintes éditoriales)
CHAPITRE II: LE LIVRE AU SERVICE DU TEXTE: le paratexte éditorial
A. La page de titre: titre; nom d'auteur; épigraphes; dédicaces; marques d'éditeur
B. Le Privilège
C. Péritexte et instruments de régie
D. Le contrôle de qualité
E. Liminaires, postliminaires: Ronsard par lui-même; paro -les d'autrui, paroles étrangères; circonstances; liminaristes; langues; postliminaires et polyphonie; liminaires et dialogue poétique - F. Préfaces/postfaces: l'instance énonciative; dénominations; topiques; fonctions
G. Notes et commentaires: Ronsard devant son oeuvre; Ronsard et ses annotateurs: les commentaires anthumes (Muret, Belleau); les commentaires tardifs et posthumes (Thévenin, Besly, Richelet, Marcassus, Garnier)
H. Les traductions des oeuvres de Ronsard: Ronsard traducteur; la poésie ronsardienne et le latin: traductions dans le recueil; traductions hors recueil
CHAPITRE III: RONSARD ET LE «MESTIER D'ECRIVAIN» À SUCCÈS: nouveautés et rééditions
A. Les premiers recueils et les oeuvres de circonstance: les coups d'essai (1549); le premier succès de librairie: les Odes (1550); guerre et paix (1558-1559); deuils et commémorations des Valois
B. Les oeuvres de combat: la salve des Discours: les Discours et leur succès éditorial; répliques protestantes; joute verbale et polémique littéraire (1564-1565)
C. Poésie et recueils: la poétique de l'oeuvre: les recueils homogènes (Les Odes, Les Amours, Les Hymnes, La Franciade); les recueils mixtes (recueils d'attente: le Bocage, Les Meslanges; les Poëmes); paix civile et célébration internationale (Elegies, mascarades et Bergerie); le module des Sixiesme et Septiesme livres des Poemes
CHAPITRE IV: LE POÈTE HORS DE SOI: création et dissémination
A. Confraternité poétique et promotion de l'auteur: appuyer, célébrer les confrères (autonomie des vers liminaires); la promotion par l'inédit (liminaires parenthétiques et traductions); poésie et rhétorique (Fouquelin, La Ramée)
B La célébration collective: couronnes poétiques/combats politiques; offrandes et tombeaux
C. Les florilèges poétiques et musicaux: anthologies poétiques (recueils de poésie profane; la Muse frivole; la Muse religieuse); anthologies musicales
CHAPITRE V: RONSARD AU TRAVAIL : le recueil et la poétique des OEuvres
A. Développement et structuration: les poèmes et le livre (rassembler, organiser, corriger)
B. La succession des éditions collectives des OEuvres: 1560, une édition-bilan; 1567: une édition princière; 1571, le retour sur la scène publique; 1572-1573, les raisons d'un succès; 1578, l'édition royale; 1584, l'édition monumentale
CHAPITRE VI: LA VIE DU LIVRE APRÈS LA MORT DE L'AUTEUR: les éditions posthumes
A. L'anticipation éditoriale: activité pré-posthume et détournement de l'oeuvre ronsardienne
B. Sauvegarde de la mémoire et récit de vie: primeur de l'inédit; intimité et exemplarité: le Discours de la Vie de Ronsard par Binet; la dévotion posthume (édition des OEuvres de 1587)
C. Dévotion posthume ou récupération littéraire: rivalité éditoriale et contestation littéraire; les rééditions posthumes de 1597 à 1630; dévotion ou supercherie littéraire?
CHAPITRE VII: L'ICONOGRAPHIE RONSARDIENNE: identification et culte de la personnalité
A. Ronsard vu par ses contemporains et par lui-même: représentations visuelles; représentations livresques; Ronsard vu par lui-même
B. L'image au service de l'auteur: portraits gravés de Ronsard dans son oeuvre
C. L'iconographie posthume: continuité et renouvellement
CHAPITRE VIII: RONSARD ET SON PUBLIC : la réception de l'oeuvre ronsardienne à l'aube du XXIe siècle
A. Destinataires et dédicataires: Ronsard dans les bibliothèques des Grands
B. Les amis et les confrères: Ronsard dans les bibliothèques des lettrés du XVIe siècle
C. Les amateurs éclairés et les curieux: Ronsard dans les bibliothèques à la veille de la Révolution: les collections du XVIIe siècle; les bibliothèques des curieux au XVIIIe siècle
D. Réhabilitation de la Renaissance et apogée de la bibliophilie aux XIXe-XXe siècles
CONCLUSION
APPENDICES:
I. Tableau des pièces liminaires et post-liminaires figurant dans les livres de Ronsard
II. Deux nouveaux livres ayant appartenu à P. de Ronsard
III. Deux quittances inédites relatives à Loys de Ronsart
BIBLIOGRAPHIE
INDEX DES NOMS PROPRES
TABLE DES ILLUSTRATIONS
La lecture, l’écriture et la production du livre n’ont cessé d’accompagner Pierre de Ronsard tout au long de son existence (1524-1585). La présente étude retrace la trajectoire biographique, sociale et culturelle de ce poète selon deux perspectives théoriques (bibliologique ou génétique, et littéraire). En observant l’œuvre ronsardienne en train de se faire et en décrivant l’évolution du projet littéraire, créatif, dans ses relations aux conditions matérielles du livre (manuscrit et imprimé), il s’agit de montrer comment Ronsard a tiré profit de la production et du commerce du livre pour asseoir son statut de poète royal et pour marquer de son empreinte la poésie du XVIe siècle.
Le présent volume examine tous les aspects de l’écriture manuscrite chez Ronsard (l’annotation de livres lus, la rédaction de documents relatifs à sa vie privée, la copie de textes littéraires écrits sous sa dictée ou recopiés par des secrétaires). S’appuyant sur le corpus des textes manuscrits de Ronsard connu à ce jour –et sur la redécouverte de manuscrits inédits-, ce livre s’efforce de répondre à plusieurs questions : que nous apporte l’étude des textes manuscrits pour saisir la personnalité du poète et comprendre ses habitudes de lecture et d’écriture ? Quelle est la place du manuscrit dans l’activité littéraire de Ronsard ? Quels rôles social et littéraire le poète leur assigne-t-il ? Quelle est la fonction du manuscrit dans la genèse de l’écriture poétique et quelle conclusion peut-on tirer de l’examen de leurs variantes textuelles ? En fin de parcours, sont évaluées la relation spécifique qui se joue entre les poèmes manuscrits et la poésie imprimée, et la part qui revient à chacun dans la diffusion de la poésie ronsardienne.
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Ce deuxième tome des œuvres de Scévole de Sainte-Marthe contient ce qui fut imprimé entre les Premieres Œuvres de 1569 et les publications de 1575 (à paraître dans un troisième volume).
L’actualité des années 1569- 1573 est très présente dans le volume : troisième guerre civile, mariages de Charles IX avec Élisabeth d’Autriche puis de Marguerite de Valois avec Henri de Navarre, quatrième guerre et siège de La Rochelle. D’autre part Sainte-Marthe, pourvu de l’office de Contrôleur général des Finances en Poitou, adresse des vers à ses nouvelles relations, particulièrement les « gens des finances », qui se trouvent ainsi associés à ses connaissances parisiennes. L’annotation s’efforce d’apporter des informations sur les dédicataires du poète et les auteurs de pièces liminaires, complétant notre connaissance de la société poitevine et de la vie littéraire en France dans la seconde moitié du XVIe siècle.
Plus généralement, le livre s’inscrit dans une perspective clairement iréniste : dans le dernier sonnet, l’auteur attribue à sa poésie la capacité de « tempérer le Discord » et se juge par là investi du pouvoir de faire revenir la paix ; cette signification essentielle du recueil peut être étendue à l’ensemble du contenu du tome II.
L’édition des Œuvres complètes de Scévole de Sainte-Marthe est établie par Jean Brunel, Professeur honoraire à la Faculté des Lettres de Poitiers, avec la collaboration de Pierre Martin, professeur dans la même Université.
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Peut-on être Français et parler une autre langue que le français ? Au XVIe siècle, la réponse est évidente : la vitalité, à l’oral, des langues de France (occitan, basque, breton, dialectes d’oïl, francoprovençal) fait partie de l’expérience quotidienne. C’est pourtant bien à ce moment-là que s’établit, dans l’espace culturel français, la hiérarchie qui prévaut encore de nos jours entre le français, langue haute comme le latin, et les langues locales, réputées basses. Cette répartition intervient moins sous l’effet de la fameuse ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) qui impose de rédiger en français « et non autrement » tous les actes administratifs que selon des critères sociaux. Dès le milieu du siècle précédent, les élites abandonnent peu à peu leur langue locale et épousent la cause d’une langue qui est à la fois celle du roi, du droit et de la culture dominante. La réflexion qui s’engage au XVIe siècle autour de la norme du français est menée par les théoriciens de la langue (grammairiens, auteurs d’arts poétiques) et elle se trouve relayée par des praticiens de la littérature (Rabelais et ses épigones). Globalement, la tendance qui s’impose est celle de la dévalorisation des parlers de France et du refus de la variation.
Cette marginalisation de la différence linguistique se heurte à la réalité de terrain pour l’Église de la Contre-Réforme qui développe des stratégies différentes selon les régions, engagée au Pays basque, mitigée, voire hostile, ailleurs. Finalement, ce sont les poètes qui choisissent d’écrire dans ces langues, comme l’occitan, qui en assurent la défense la plus efficace, posant cependant la question de l’autonomie de cette production littéraire par rapport aux schémas dominants français.
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Cet ouvrage opère un retour sur le problème théologico-politique de l'obéissance civile au cœur de la Réforme protestante. En France, les guerres de Religion (1560-1598) ont été l'occasion, pour certains sujets calvinistes, de redéfinir la pensée politique pour l'ouvrir à la résistance légitime au Roi. Cette reconfiguration du système monarchique est souvent attribuée aux penseurs que l'historiographie a appelés « monarchomaques », ces héritiers de Calvin qui, dans les heures les plus sombres des violences interreligieuses, auraient élaboré une théorie de la juste prise d'armes. Or, de Calvin aux monarchomaques, la réflexion protestante sur le pouvoir s'est développée sous la plume des publicistes du mouvement réformé. Ce livre s'attache particulièrement à ces apologistes qui, de Calvin à Philippe Duplessis-Mornay, ont réfléchi aux conditions de l'obéissance au roi dans la fidélité à Dieu.
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