Agrégation
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L'accusation d’impuissance fut l’une de celles qui revint le plus fréquemment à l'encontre d’Alfred de Vigny, sous la plume de critiques qui cherchaient par là même à montrer qu’il y avait chez lui une certaine difficulté à écrire et à exprimer ses idées sur le papier. Or, ce qui explique la retenue de Vigny selon Pierre Dupuy, ce n'est pas le manque d’inspiration, ni même une insuffisance dans l’art d’écrire, mais plutôt une conscience aiguë des implications que peut avoir l'écriture. Dans ses textes, poèmes, pièces de théâtre, récits en prose, lettres, fragments manuscrits, l’écriture ne cesse de se prendre elle-même comme objet. Étudier cette œuvre implique donc d’étudier une écriture qui parle continuellement d'elle. C’est là que se jouent toute la spécificité de Vigny, son ambivalence aussi, et enfin sa modernité.
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Introduction
Anne BOUTET et Stéphan GEONGET
Marguerite, « poulle, qui soigneusement appelle et assemble ses petits poullets »
Première partie : PERSPECTIVES HISTORIQUES
Neil KENNY
Littérature royale, réseau familial
Nicole DUFOURNAUD
Les réseaux de parenté et de service de Marguerite d’Angoulême : une bonne mestresse à la cour de France
Nathalie SZCZECH
Guillaume Farel et les réformateurs de Suisse francophone face au réseau de Marguerite de Navarre : collaborations ou concurrences ?
Loris PETRIS
Marguerite de Navarre et les frères Du Bellay
Guillaume ALONGE
Le réseau italien de Marguerite : prélats, ambassadeurs, espions
Deuxième partie : UN RÉSEAU ÉVANGÉLIQUE
Isabelle GARNIER
Un réseau féministe autour de Marguerite de Navarre. Émergence d’un lectorat féminin et réception du Miroir de l’âme pécheresse (1531)
Claudie MARTIN-ULRICH
Au coeur du réseau royal : Marguerite, François et les autres
Marie-Bénédicte LE HIR
Autour des quatre Tombeaux de Marguerite de Navarre (1550-1551) : les enjeux politiques et littéraires du réseau
Richard COOPER
Le Cercle de Gascogne d’après les Tombeaux de Marguerite
André BAYROU
Aucun accroc dans le réseau de Marguerite ? La solidarité évangélique face aux accusations d’hérésie, de la poésie à l’histoire judiciaire
Troisième partie : INFLUENCES LITTÉRAIRES
Marie-Luce DEMONET
L’obscur Jean de l’Espine et l’étoile Marguerite
Jean LECOINTE
Hélisenne de Crenne et Marguerite de Navarre
Daniel FLIEGE
Le réseau de Navarre en Italie : sur la correspondance de Marguerite de Navarre et Vittoria Colonna
Élise RAJCHENBACH
L’influence de Marguerite de Navarre (et de ses réseaux ?) sur l’élaboration du Recueil des oeuvres de feu Bonaventure des Périers (1544)
Dariusz KRAWCZYK
«Vostre treshumble et tresobeisante subjecte et mignonne, Marguerite » : Marguerite de Navarre dans ses échanges poétiques
Quatrième partie : ITINÉRAIRES INDIVIDUELS
Géraldine CAZALS
Un « chrestien escrivant à princesse chrestienne » et des « philosophes vollantz » : Guillaume de La Perrière et le réseau de Marguerite de Navarre
Sylvie LAIGNEAU-FONTAINE
Nicolas Bourbon, protégé de Marguerite
Louise DAUBIGNY
Antoine Pocque et les Libertins spirituels : quelle place dans le réseau de Marguerite de Navarre ?
Jérémie BICHÜE
Marguerite de Navarre, François de Sagon et son protecteur Félix de Brie : itinéraires croisés
Jean BRUNEL
Appendice. Quatre poèmes funéraires de Charles Salmon Macrin en l’honneur de Marguerite de Navarre
Bibliographie générale
Sources primaires
Sources secondaires
Index des noms et des lieux cités dans l'ouvrage
Autour de Marguerite de Valois, reine de Navarre et sœur de François Ier, s’est tissé un réseau constitué d’hommes de lettres et de partisans de l’évangélisme que la reine a su protéger dans un contexte tendu de persécutions religieuses. Ce réseau lui a notamment permis de relayer son action évangélique dans différentes villes du royaume mais également au-delà de ses frontières, dans d’autres pays d’Europe. Correspondances, échanges poétiques, hommages littéraires mais aussi livres de comptes témoignent de ce réseau et permettent de mettre en évidence le rôle de protection et de mécénat joué par la reine dans la période qui suit la dissolution du cercle de Meaux. Ce réseau se définit notamment par le partage de convictions religieuses, par des influences littéraires communes, par des solidarités comme des rivalités, des alliances et des relations diplomatiques avec l’extérieur et enfin par certains liens affectifs et spirituels avec la famille royale.
Ce volume qui résulte d’un colloque tenu en 2018 au Centre d’Études Supérieures de la Renaissance de Tours révèle les nombreux liens qui unissent les membres du réseau de Marguerite de Navarre. Humanistes, poètes ou libertins spirituels, l’itinéraire d’un grand nombre d’entre eux est ici retracé, révélant toute la richesse mais aussi la grande complexité de ce réseau.
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Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1945, Eugénie Droz fondait les Textes Littéraires Français, une collection dévolue à l’édition critique des textes significatifs du patrimoine littéraire de langue française du moyen âge au XXe siècle. Accessibles, dans un petit format maniable, chaque édition est accompagnée d’une introduction, de notes, d’un glossaire, si nécessaire, et d’index. Cet appareil critique exigeant accueille l’érudition des meilleurs spécialistes pour éclairer la genèse des œuvres et, quelle que soit leur époque, livrer au lecteur contemporain les explications les plus minutieuses sur le contexte historique, culturel et linguistique qui les a vues naître. Depuis soixante-dix ans, la collection a accueilli, outre quelques édicules, plus de 600 monuments littéraires français.
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De la Renaissance à la fin du règne de Louis XIV, la poétique dramatique française se développe et se transforme au rythme des apparitions de Médée. La première tragédie à l’antique imprimée en français, la pièce fondatrice du tragique cornélien, l’œuvre emblématique du théâtre à machines, la riposte des Anciens aux Modernes : toutes mettent en scène la barbare magicienne. Toutes convoquent une figure du mal.
Si Médée participe aussi activement à la définition du théâtre, c’est qu’elle en incarne la mémoire. En matérialisant ses sortilèges, sa passion et ses crimes, l’art dramatique joue sur le plan de l’autoréférentialité : il (se) rappelle qu’il jaillit d’une brèche dans les fondations de la polis, qu’il puise sa force vitale à l’ombre des règles pensées pour délimiter l’acceptable. Et de cette réminiscence, il tire l’énergie nécessaire pour se redéfinir : rappeler le chaos originel, c’est aussi repenser son mode de répression.
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L’histoire de la famille Necker est celle d’une ascension sociale unique. Jacques Necker (1732-1804), d’origine bourgeoise modeste, débute comme banquier à Paris, fait fortune avec la Compagnie des Indes et, en 1776, devient Ministre des Finances de Louis XVI et achète le château de Coppet en 1784. Sa fille Germaine (1766-1817), mariée à Eric Magnus de Staël-Holstein, est la seule héritière de cette fortune. Au cours de sa courte vie (elle meurt à l’âge de 51 ans), Germaine de Staël publie une trentaine de livres et d’essais, dont les deux plus connus sont Corinne ou l’Italie (1807) et De l’Allemagne (1810). Elle tient son titre de gloire d’être une exilée et farouche opposante à Napoléon. Quand elle ne voyage pas, elle reste à Coppet où elle est aussi connue pour avoir rassemblé autour d’elle « les Etats généraux de l’opinion européenne ». Elle a su tisser des réseaux d’amitiés à travers toute l’Europe et les Etats-Unis. Ce travail prend comme point de départ ce réseau d’intellectuels et d'aristocrates polyglottes pour mieux comprendre les différentes facettes et mécanismes de la sociabilité au château de Coppet. Martina Priebe étudie le lien subtil entre le Groupe de Coppet comme mouvement intellectuel et le rayonnement de Coppet comme mécanisme de communication, avec l’organisation de la vie quotidienne (jeu, fête, dîner) et l’espace du château (les chambres, le mobilier et les œuvres d’art). Elle montre que la sociabilité à Coppet, entre Lumières et romantisme, a été un terrain fécond pour imaginer avant de les propager maintes idées républicaines.
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CHAPITRE PREMIER - DISCOURS PÉRITEXTUELS ET IMAGE D’ÉDITEUR : LA REVENDICATION
D’UNE PATERNITÉ PARTAGÉE
I. Le péritexte, espace de genèse de l’oeuvre
A. La décision de publier
B. La fabrication matérielle du livre
C. La mise au goût du jour de l’oeuvre
D. L’élection d’un lectorat
II. Le péritexte, espace de signature de l’oeuvre
A. Pratiques éditoriales et processus d’assignation des oeuvres
B. Affirmation péritextuelle de l’autorité de l’auteur
C. La figure de l’auteur, une construction éditoriale ?
D. Du sentiment de dépossession de l’auteur à la condamnation de l’éditeur : règlement de compte ou consensus publicitaire ?
CHAPITRE II - POLITIQUES ÉDITORIALES ET STRATÉGIES DE LIBRAIRIE : . LA CONSTITUTION D’UN PAYSAGE ÉDITORIAL DE L’OEUVRE LITTÉRAIRE
I. L’insertion de l’oeuvre dans un réseau de production et de distribution. Les Angoisses douloureuses et le cercle de Janot
A. Les acteurs de la publication des Angoisses douloureuses : Janot et ses collaborateurs
B. Lieu de naissance des Angoisses douloureuses : le milieu des imprimeurs-libraires du Palais
C. Circulation et adaptation des oeuvres d’un réseau éditorial à l’autre : la participation lyonnaise à la publication des Angoisses douloureuses
II. La production en prose vernaculaire du cercle de Janot, entre réédition des succès de librairie et politique d’innovation
A. Réédition des succès de librairie : l’exploitation d’un fonds ancien
B. Promotion de la nouveauté : le développement d’un nouveau secteur éditorial
C. Innovations formelles et catégorisations génériques : effets de parenté des « nouveaux romans » sur la scène éditoriale parisienne
CHAPITRE III - UNITÉS TEXTUELLES ET STRUCTURATION NARRATIVE DES RÉCITS SENTIMENTAUX : UN DISPOSITIF SCRIPTO-VISUEL DE SIGNIFICATION
I. La structuration visuelle du texte en unités narratives, entre héritage et renouvellement
A. Mutations formelles et génériques des narrations : une structuration textuelle héritée de la tradition médiévale
B. De la composition imprimée à l’interprétation du texte : le paragraphe typographique, une unité sémantique
II. Définitions scripto-graphiques de l’unité textuelle à la Renaissance : un facteur de structuration narrative
A. Circonscription de l’unité textuelle
B. Délimitation visuelle des chapitres
III. Insertion des titres de chapitres et dispositif péritextuel
A. Titres de chapitres, manchettes et manicules
B. Titres de chapitres et tables des matières
C. Titres de chapitres et titres de parties
IV. L’énoncé titulaire et la réorientation interprétative de l’oeuvre
A. Le titre de chapitre, un élément péritextuel significatif
B. Réorientation interprétative et moralisation du récit
CHAPITRE IV - LA MISE EN PARAGRAPHES DES ANGOISSES DOULOUREUSES DE 1538 ET « LA NAISSANCE DE LA PROSE LITTÉRAIRE CLASSIQUE »
I. L’absence d’une structuration en chapitres au profit d’une distribution du texte en paragraphes
A. Un dispositif configurationnel de structuration du récit
B. Répartition et usages des signes démarcateurs de paragraphes
C. Combinaison des initiales et effets de sens
II. La mise en espace du texte : de la délimitation des unités textuelles à la présentation visuelle de la structure narrative
A. La distribution du blanc typographique sur la page encrée
B. La place de l’image dans l’espace de la page
III. Effets de sens de la mise en paragraphes : de l’unité typographique à l’unité sémantique
A. Longueur des paragraphes et production du sens
B. Ponctuation narrative de l’intrigue
C. La représentation visuelle de la parole et du dialogue
CHAPITRE V - LE CHAPITRAGE DES ANGOISSES DOULOUREUSES DE C. 1539 : DE LA NORMALISATION FORMELLE À LA RECONVERSION INTERPRÉTATIVE
I. La mise en chapitres de Denis de Harsy, une réappropriation éditoriale de la mise en livre de Denis Janot
A. L’apparition d’une distribution en chapitres : l’influence des pratiques éditoriales de Denis de Harsy
B. Une singularité de l’édition des Angoisses douloureuses de c. 1539 : l’établissement d’un dispositif de structuration à double niveau
II. Mise en paragraphes et mise en chapitres : une reconfiguration sémantico-narrative
A. Redistribution des masses textuelles
B. Réorganisation interne des chapitres
C. Subdivision interne des paragraphes
D. Simplification d’ensemble du dispositif typographique
III. L’énoncé titulaire au service d’une réorientation interprétative de l’oeuvre
A. Réorganisation du cadre péritextuel de l’ouvrage
B. Réorientation de la conduite narrative
C. Distorsions narratives et réorientations interprétatives
CHAPITRE VI – LE CISEAU, L’AIGUILLE ET LE PLOMB, OU LA FABRICATION ÉDITORIALE DU PREMIER RÉCIT SENTIMENTAL FRANÇAIS
I. Naissance d’un livre
A. Des diverses situations de communication à la naissance d’un livre
B. Un savant jeu d’intertextes éditoriaux, signe de l’actualité de la publication
C. Un univers de références habité par les livres
II. Des pratiques intertextuelles au coeur de la genèse de l’oeuvre
A. Le choix de la matière première : sélection des ouvrages-sources
B. Appropriation du patron : réécriture typographique et citations matérielles
C. Découpage des pièces du patchwork : la récolte des citations
D. Le tissage des Angoisses douloureuses : intégration et harmonisation des citations
III. Construction et valorisation de la figure auctoriale au service du succès éditorial de l’oeuvre
A. Identité féminine et stéréotypes sexués
B. Autobiographie et polyphonie énonciative
C. Ethos de l’auteur et monumentalisation des OEuvres
D. Les Angoisses douloureuses d’Hélisenne de Crenne, produit-phare d’un nouveau secteur éditorial ?
Que signifie «lire un livre», et non pas seulement «lire un texte», et quels sont les signes, visibles et invisibles, verbaux et non-verbaux, qui interviennent dans le processus interprétatif des lecteurs ?
Dans les narrations en prose vernaculaire imprimées à la Renaissance, la forme fait sens: les choix éditoriaux établissent des parentés entre les textes, le paragraphe narratif tient lieu d'unité linguistique, tandis que la disposition en chapitres conditionne les pratiques de lecture. Les politiques éditoriales des imprimeurs-libraires du Palais participent ainsi à la naissance et à la promotion d’un genre nouveau : le récit sentimental français. Les éditions successives des Angoisses douloureuses qui procèdent d’amour, considérées comme le premier récit sentimental rédigé en langue française, invitent même à penser que ce récit, loin d’être le produit d’une écriture féminine personnelle jusque là attribuée à Hélisenne de Crenne, est le fruit d’un jeu intertextuel mis en œuvre dans l’atelier des imprimeurs du cercle de Janot, pour donner naissance à un best-seller envisagé avant tout comme un produit éditorial qui répond aux attentes d’un nouveau public.
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Proposer un essai de génétique théâtrale appliqué à Corneille, et non une «poétique de Corneille» ou une «esthétique de la tragédie cornélienne », c’est tenter de mettre au jour la démarche créatrice du dramaturge, dans son mouvement particulier (comment s’élabore une tragédie), comme dans son mouvement général (comment se construit une poétique tragique).Produire un essai de génétique théâtrale signifie aussi qu’en l’absence de brouillons, il a fallu forger une méthode d’analyse originale pour dégager les strates constitutives d’une tragédie et retrouver les questions qu’a pu se poser le poète dans son travail créateur: méthode qui ne cache pas son statut d’hypothèse de travail, même si elle s’appuie sur les écrits théoriques de Corneille et de ses contemporains. Considérer Corneille à l’œuvre apprend enfin que sa tragédie est une constante mise à l’epreuve du genre même de la tragédie, et non point du rapport de l’homme au monde; bref qu'il s’agit d’un art de la mise en forme d’une matière poétique, qui va de la forme au sens, et non l’inverse – ce que Corneille explique lui-même, mais que la critique, fascinée par la dimension politique de son théâtre, a toujours refusé d’admettre. Par là ce livre, quoique présentant nombre de pièces, y compris les plus célèbres, sous un jour différent, ne prétend pas apporter une interprétation supplémentaire de la tragédie cornelienne. Chercher à comprendre le travail céateur d’un écrivain exige de se limiter à la description des conditions mêmes d’une interprétation — à partir de quoi pourront se construire derechef les «lectures» que reclame une œuvre dramatique aussi exceptionnelle que celle-ci.
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Stephen Professeur BAMFORTH,
Guy BEDOUELLE,
C. BOLOGNA,
J.-Cl. CARRON,
Jean CÉARD,
M. CLÉMENT,
Bruna CONCONI,
Richard COOPER,
Philippe DESAN,
Franco GIACONE,
Yves F-A. GIRAUD,
F. M. HIGMAN,
Mireille HUCHON,
Eva KUSHNER,
Claude LA CHARITÉ,
Christiane LAUVERGNAT-GAGNIÈRE,
Frank LESTRINGANT,
Daniel MÉNAGER,
Olivier MILLET,
G. PATRIZI,
Trevor PEACH,
Bruno PETEY-GIRARD,
Bruno PINCHARD,
Gaspare POLIZZI,
Olivier POT,
Roy ROSENSTEIN,
J. ROUDAUT,
Michel SIMONIN,
Paul J. SMITH,
P. TORDJMAN,
A. TOURNON,
Ruxandra I. VULCAN,
Véronique ZAERCHER
Sommaire: Avant-propos de F. Giacone; J. Céard, «Hommage à Michel Simonin». Ouverture: R. Cooper, «Cymbalum Mundi: état de la question»; Y. Giraud, «La lettre et l’esprit. Problèmes textuels et éditoriaux autour du Cymbalum Mundi». Histoire de Livres: M. Simonin, «Vol au dessus d’un nid de corbeaux: le prince, les lettres et le Cymbalum Mundi»; Ph. Desan, «La reliure du livre de Jupiter: lecture bibliologique du Cymbalum Mundi»; R. I. Vulcan, «Une cymbale du Cymbalum Mundi, le colportage»; F. M. Higman, «Le Cymbalum Mundi et la censure»; J. Roudaut, «La réception du Cymbalum Mundi: 1538-1824»; F. Giacone, «Une réception du Cymbalum Mundi en Allemagne au XVIIe siècle»; P. J. Smith, «Prosper Marchand et sa “Lettre critique sur le livre intitulé Cymbalum Mundi”»; G. Bedouelle, «Le Cymbalum Mundi au XIXe siècle»; F. Giacone, «D’un livre à l’autre: échos bibliques et théologiques dans le Cymbalum Mundi». Fables, mythes et symboles: J. Céard, «“Dialogues poétiques” ou la mythologie dans le Cymbalum Mundi»; R. Gorris-Camos, «Le bain de Diane: mythe et transmutation dans le Cymbalum Mundi»; M. Huchon, «Dialogue poétique et littérature mercurienne»; C. Bologna, «Lo spirito del Cymbalum Mundi»; F. Lestringant, «L’espace du Cymbalum Mundi»; B. Pinchard, «Un Pantagruélisme des Antipodes? Lecture comparée du Cymbalum Mundi et des mythologies Pantagruelicques»; B. Conconi, «Lettura di due leggende incrociate: Pietro Aretino e l’autore del Cymbalum Mundi»; J.-Cl. Carron, «L’énigme du Cymbalum Mundi: de l’allégorisation subversive au dialogue comique». Dialogue et théâtralité: O. Millet, «Le Cymbalum Mundi et la tradition lucianique»; Ch. Lauvergnat-Gagnière, «Le déguisement dans le Cymbalum Mundi»; B. Petey-Girard, «De l’usage du dialogue dans le Cymbalum Mundi: théâtralité, enseignement, réflexion»; D. Ménager, «L’ironie et l’humour dans le dialogue des chiens (Cymbalum Mundi IV)»; S. Bamforth, «Aspects théâtraux du Cymbalum Mundi»; E. Kushner, «L’inscription du second dialogue dans l’histoire du dialogue à la Renaissance»; V. Zaercher, «Voix et énonciation dans le Cymbalum Mundi»; Sens et non-sens: la parole en question: A. Tournon, «Exégèse par énigmes: l’épître liminaire du Cymbalum Mundi»; G. Patrizi, «I temi “italiani” del Cymbalum Mundi»; T. Peach, «Curiosité et conquête du vide dans le Cymbalum Mundi»; P. Tordjman, «Pour qui sonne la Cymbale? Quelques problèmes concernant le thème de l’efficacité symbolique dans le Cymbalum Mundi attribué à Des Périers»; O. Pot, «Le livre et la parole dans le Cymbalum Mundi: entre hommes et bêtes»; G. Polizzi, «Parole “vide” et parole ‘pleine’: l’«inquiétante étrangeté» du Cymbalum Mundi»; C. La Charité, «Inter pastorem et impostorem: l’augustinisme rhétorique et le Cymbalum Mundi (1537)»; M. Clément, «Le Cymbalum Mundi, un texte cynique?»; R. Rosenstein, «Cervantès et le Cymbalum Mundi: du loquax canum agmen à la rhétorique du silence»; R. Cooper, Conclusions. Appendices: A.W. Caswell, «Le paradoxe contre les lettres est-il un autre pamphlet de Thomas?»; G. Guilleminot, «Le dernier possesseur du Cymbalum Mundi de 1537»; Ch. Clavel et T. Tran Quoc , «Euge Sophos: synthèse de la devise et de l’image».
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C'est à une étude approfondie et magistrale de l'œuvre complète d'Alfred de Vigny que se livre André Jarry, recueil après recueil, poème après poème, récit après récit. Il retrace ainsi la courbe de l'œuvre, œuvre dans un premier temps éparpillée, jusqu'au jour où elle se risque à frôler le noyau fou de la personnalité. Les équilibres, dès lors, basculent et se succèdent, mutation lente qui dure ce que durent, et l'œuvre, et la vie. De Stello à Daphné, des poèmes du "délaissement" à la résurrection de la Maison du Berger, les étapes sont exemplaires, et les conquêtes décisives souvent enfouies au cœur du texte. La carrière, à la fin, a révélé son unité. L'œuvre, dans sa progression, est bien l'équivalent d'une cure analytique (réussie). Si Freud a tendance à juger des œuvres littéraires ou artistiques en fonction de leur contenu plutôt que de leur aspect formel, la lecture psychanalytique récente, dont André Jarry est ici un représentant éminent, renverse en quelque sorte la thèse, et juge opportun de faire retour à la beauté du texte. Le grand bénéfice de ce commentaire est de nous procurer, au-delà de l'analyse formelle des textes, un déchiffrement psychanalytique qui dégage le poétique, c'est-à-dire permet d'entendre la ligne mélodique sur fond de tensions et de détentes alternées, selon ce jeu syncopé qui caractérise le mouvement même de l'analyse.
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