Droz en poche
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TABLE DES MATIÈRES
PRÉFACE
I. HISTOIRE DES DÉBATS
Statut des arts en 1789
Conjuration de mécontentements
Les débats sur la réforme de l’Académie (septembre 1789 - septembre 1790)
Intervention de l’Assemblée nationale
Rédactions de nouveaux projets de règlements pour les institutions artistiques
Le semestre des projets
L’exposition de 1791
De la Commune des arts à l’Assemblée des Artistes exposants
Débats sur le mode de répartition des encouragements
II. FONCTIONS ET PRINCIPES DE L’ART
Les rapports de l’art et de la liberté
Fonction politique de l’art
Fonction socio-économique des arts du dessin
Où se situent les principes de l’art ?
III. DE L’ACADÉMICIEN AU PEINTRE D’ENSEIGNE :
DOIT-ON DISTINGUER LES TALENTS ET
COMMENT ?
Les organisations d’artistes envisagées après la suppression des organisations professionnelles
Quelle place accorder aux peintres de genres ?
Gravure et miniature
Aux marges de l’art : les femmes
Le nombre des artistes doit-il être limité ?
SECONDE PARTIE
CHAPITRE PREMIER. Du système d’éducation publique
CHAPITRE II. De l’organisation générale de l’école
CHAPITRE III. Du système d’enseignement
CHAPITRE IV. Du système d’encouragements
CHAPITRE V. De la manière d’intéresser la nation entière aux sacrifices qu’exige l’encouragement des arts
TEXTE III. Mémoire et plan relatifs à l’organisation d’une école des Beaux-arts qui ont le dessin pour base, par une société d’artistes, Paris, Laillet et Desenne, [mars ou avril] 1791.
À l’Assemblée nationale
1. Définition des beaux-arts qui ont le dessin pour base
2. De l’utilité des beaux-arts
3. L’existence des artistes dans un état libre
4. De la protection que la nation doit accorder aux sciences et aux arts
5. Instruction
6. Concours
7. Exposition générale
8. Jugements
9. Récompenses
10. De la propriété des artistes
11. Des moyens de conserver la propriété des artistes
12. De la police des arts
13. Des monuments publics
Plan d’une École nationale des beaux-arts ayant le dessin pour base, et l’imitation de la nature pour but
TEXTE IV. Adresse, mémoire et observations présentées à l’assemblée nationale par la commune des arts qui ont le dessin pour base, Paris, [mai] 1791
Observation préliminaire
Adresse de la commune des arts à l’assemblée nationale
Mémoire de la commune des arts qui ont le dessin pour base
Projet de décret
Observations ultérieures
Réflexions sur le projet de la Société des artistes
TEXTE V. Louis-Pierre Deseine, Considérations sur les académies, et particulièrement sur celles de peinture, sculpture et architecture, présentées à l’Assemblée nationale, Paris, Veuve Hérissant, [juillet] 1791
ANNEXES
ANNEXE 1. Liste des textes publiés dans la base de données
ANNEXE 2. Chronologie
ANNEXE 3. Les protagonistes des débats
BIBLIOGRAPHIE
INDEX
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Contrairement à la plupart des œuvres du Moyen Âge, Les Quinze joies de mariage (vers 1400) n’ont cessé d’être rééditées, traduites, illustrées. Mais comment ce fleuron de la misogynie a-t-il résisté à l’épreuve des siècles ? Tout en reprenant les lieux communs sur les femmes, le clerc anonyme sait raconter avec verve les conflits quotidiens entre les époux. Le lecteur peut trouver dans les récits un intérêt historique ou les faire entrer en résonance avec son propre temps. Le cadre a beau être médiéval, les stratégies de manipulation ou les souffrances causées par une relation toxique sont terriblement actuelles. Le carcan du devoir, les soucis d’argent, le viol, le divorce et le poids du jugement social ne le sont guère moins. Aussi d’un point de vue littéraire, les Quinze Joies sont d’une étonnante modernité : l’auteur soumet, sans juger, différents cas de figure au lecteur, le laissant libre d’en rire ou de s’indigner au nom de la morale – hier comme aujourd’hui.
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La puissance fulgurante des Tragiques a longtemps éclipsé l’étrange beauté du Printemps. Maintenu sous le boisseau jusqu’au XIXe siècle, condamné depuis à des publications tronquées, le grand recueil profane d’Agrippa d’Aubigné a souffert d’une histoire éditoriale parcellaire autant que de la trop forte personnalité de son puîné. Pourtant, Le Printemps procède d’un épisode cardinal de la vie de l’auteur : sa brève histoire d’amour avec Diane Salviati (1571-1573) consacre son avènement poétique en lui donnant l’opportunité de prendre rang dans une tradition lyrique où il s’impose avec son style à rebours, entre rage et mignardise, fureur et ingéniosité, tragique et satire. Comme le Canzoniere de Pétrarque, Le Printemps accompagne la vie du poète, dont il enregistre les secousses et les changements : jusqu’à sa mort, il écrit, réécrit, complète et corrige ses pièces profanes qu’il envisage sur le tard de rassembler en recueil sans pouvoir mener à terme son projet.
À partir des manuscrits conservés à Genève, la présente édition propose une hypothèse herméneutique, dûment étayée, qui permet d’embrasser la production amoureuse d’Agrippa d’Aubigné et d’apprécier son insolente variété. Conformément aux principes de la collection, elle met à la disposition du lecteur deux versions du texte : à droite, le poème restitué dans son orthographe d’origine et sans ponctuation ; à gauche, les vers modernisés et ponctués.
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Les « Poëtes de Louïze Labé », comme ils se nomment, lui ont offert des pièces, apparemment d’hommage, qui constituent le tiers de l’unique recueil des Euvres de Louise Labé Lionnoize. À les suivre dans leur dédale d’ingénieuse construction, avec le fil de leur fiction concertée, des personnages sciemment dissimulés, extravagants et impudents, ou autrement célèbres, sortent de l’ombre. Des coïncidences de textes, des conjonctions de cercles de poètes invitent à de nouvelles lectures des vers, sulfureux, de Louise Labé, occultés par le préjugé de la signature féminine. Derrière « Louïze Labé Lionnoize », se cachent les « mignons des Muses », prêts à toutes les expériences, en un temps d’« illustration » du français où sont récupérées les figures antiques pour créer un Panthéon français. L’invention de la Sappho lyonnaise s’inscrit, en regard des scandaleuses Folastries inspirées de Catulle, comme un brillant témoignage des plus belles créations littéraires de ce milieu du XVIe siècle.
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Qui a écrit le « Cé qu'è laino » ? Sur le mode de l'enquête à travers les siècles, cet ouvrage retrouve, pour commencer, l'état d'esprit assez joueur de celui qui, le premier, imprima ce texte. Sa plaisante signature décryptée permet ensuite d'explorer une nouvelle façon de dater les plus anciennes éditions connues. S'établit alors la chronologie de la Chanson de l'Escalade en patois savoyard de Genève, premier récit imprimé de la tentative manquée du duc de Savoie contre la ville en 1602. Sa fortune éditoriale est repérée à travers tout le xviie siècle. Par l'analyse à la fois géographique et littéraire de particularités du vocabulaire, émergent enfin les circonstances exceptionnelles qui ont permis de rassembler les talents concepteurs des soixante-huit couplets de cet hymne joyeux. Publié le 18 décembre 1602, l'original reparaît ici, dans sa langue populaire, avec traduction en regard et notes. Est ainsi rendue aux Genevois une belle page, trop longtemps oubliée, de leur histoire culturelle.
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TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
PRÉSENTATION DES TEXTES PUBLIÉS DANS CE VOLUME
REPÈRES BIOGRAPHIQUES
TEXTES DE LEO SPITZER
(par ordre chronologique)
1. Sur l’interprétation langagière des oeuvres d’art littéraires (Zur sprachlichen Interpretation von Wortkunstwerken), Neue Jahrbücher für Wissenschaft und Jungendbildung, 6, 1930, p. 632-650
Traduit de l’allemand par Guillaume Plas
2. Les théories de la stylistique (en français), Le Français moderne, 20, 1952, p. 160-168 [Réponse à l’article de Charles Bruneau paru dans Romance Philology, n° 6, 1951, p. 1-17. La contribution de Charles Bruneau est donnée en annexe]
3. Ma stylistique (La mia stilistica), La Cultura Moderna, 17, 1954, p. 17-19
Traduit de l’italien par Anne-Marie Chabrolle-Cerretini
4. Stylistique et critique littéraire (en français), Critique, 98, 1955, p. 595-609
5. Le facteur individuel dans l’innovation linguistique (The Individual Factor in Linguistic Innovations), Cultura Neolatina, 16, 1956, p. 71-89
Traduit de l’anglais par Nathalie Vincent-Arnaud
6. Réponse à une critique (Riposta a una critica), Convivium, 5, 1957, p. 599-603
Traduit de l’italien par Anne-Marie Chabrolle-Cerretini
7. Le langage de la poésie (Language of Poetry), Language: An Enquiry into its Meaning and Function, ed. Ruth Nanda Anshen, Science and Culture Series 8, New York, Harper, 1957, p. 201-131
Traduit de l’anglais par Nathalie Vincent-Arnaud
8. Développement d’une méthode (Sviluppo di un metodo), Cultura Neolatina, 1960, p. 109-128 Version abrégée dans Ulisse, 6, 1960 [p. 26-33]
Traduit de l’italien par Anne-Marie Chabrolle-Cerretini
9. Les études de style et les différents pays (en français), Langue et littérature. Actes du VIIIe Congrès de la Féd©ration Internationale des Langues et littératures modernes, Bibliothèque de la Faculté de Philosophie
et Lettres de l’Université de Liège, Fasc. 161, Paris, Les Belles Lettres, 1961, p. 23 -29
ANNEXES
10. Leo SPITZER
Explication linguistique e littéraire de deux textes français (en français), Le Français moderne, 3, 1935,
p. 315-323 ; 4, 1936, p. 37-48
11. Jean HYTIER
La méthode de M. Leo Spitzer (en français), Romanic Review, XLI-1, 1950, p. 42-59
12. Charles BRUNEAU
La stylistique (en français), Romance Philology, 5, 1951, p. 1-14
13. Michael RIFFATERRE
Réponse à M. Leo Spitzer : Sur la méthode stylistique (en français), Modern Language Notes, 73, 1958,
p. 474-480
14. Henri PEYRE
Avant-Propos du volume Studia Philologica et litteraria in honorem L. Spitzer (en français), Bern, Francke Verlag,
1958, p. 7-9
NOTICES NÉCROLOGIQUES
15. Gustav SIEBENMANN
Leo Spitzer (1887-1960) (en français), Vox Romanica, t. XIX, 1960, p. 408-418
16. René WELLEK
Leo Spitzer (1887-1960), Comparative Literature, 12, 1960, p. 310-334
Traduit de l’anglais par Isabelle Collombat
17. Helmut HATZFELD
Notice nécrologique de Leo Spitzer (Necrology : Leo Spitzer (1887-1960)), Hispanic Review, t. XXIX, 1961, 54-57
Traduit de l’anglais par Simone Delesalle
18. Gianfranco CONTINI
Tombeau de Leo Spitzer, Paragone, t. XII, 1961, repris dans Varianti e altra linguistica, una raccolta di saggi, 1938-1968,
Torino, Einaudi, 1970, p. 651-660
Traduit de l’italien par Louis Watier
BIBLIOGRAPHIE
INDEX NOMINUM
INDEX DES OUVRAGES ET ARTICLES CITÉS
INDEX RERUM
Leo Spitzer, romaniste et stylisticien autrichien, mort en 1960, a commencé sa carrière en Allemagne pour la terminer aux États-Unis, à l’Université Johns Hopkins, à Baltimore. Son œuvre répertoriée dans la bibliographie américaine critique de Baer et Shenholm recense plus de mille items. Il s’est singularisé notamment par le renouveau stylistique dépassant les quatre niveaux classiques de la description linguistique (phonétique, morphologie, lexique, syntaxe). Il a fait l’objet constant d’attaques récusant son absence totale de méthode et stigmatisant une démarche essentiellement empirique et intuitive. Le présent ouvrage rassemble ses principales positions théoriques et pratiques, ainsi que ses réponses souvent polémiques accompagnées des textes accusateurs. On trouvera également des exemples d’illustration notables de sa démarche ainsi que de nombreux témoignages de contemporains, en attendant la parution prochaine du reliquat important de ses études sur des auteurs français. Étienne Karabétian édite parfaitement les textes de Spitzer qui donnent toujours à réfléchir et à mieux lire.
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Le chant des psaumes n’est pas une invention de la Réforme, mais au XVIe siècle il n’est plus réservé aux couvents et aux chapitres, aux moines et aux clercs. C’est l’ensemble de la communauté croyante qui donne du ceur et de la voix pour élever ses psaumes à Dieu, d’abord à Wittenberg, à Strasbourg puis à Genève et dans la France réformée. Un jubé sonore est tombé. Entre 1531 et 1561, s’élabore un monument identitaire qui force toujours l’admiration : la paraphrase versifiée des cent cinquante Psaumes qui va s’affirmer comme le Psautier huguenot. Clément Marot, puis Théodore de Bèze sont les auteurs à l’œuvre : le premier est le plus grand poète d’expression française du XVIe siècle avant Ronsard, le second, l’un des plus grands poètes néo-latins du même siècle ardent.
On offre ici la première édition critique du Psautier paru à trente mille exemplaires au début 1562 (le plus gros tirage du premier siècle de l’imprimerie), avec les sources, références et variantes, ainsi que les essais de Jean Calvin. Dans une longue introduction, Max Engammare étudie entre autres la langue des deux poètes, leur poétique, l’hébraïsation de la langue française. En fin d’édition, il donne un glossaire très complet.
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Le corps est une représentation inséparable du regard qui l’élabore et du médium qui l’exhibe. Indissociable donc de sa propre enveloppe cutanée (redoublée par des parures, des incisions, des armures, des voiles), mais aussi des paroles, des lettres, des pellicules de couleur, des blocs de marbre, des écrans de projection. La production du corps superpose plusieurs temporalités et couvre une aire extrêmement large.
Ce livre traite, entre autres, de la « membrane » chromatique théorisée par un moine-artisan du Moyen Âge, des « âmes-corps des saints » capables de défier l’espace et le temps, de la « seconde peau » fournie par les armures de parade de la Renaissance tardive et par les tatouages mélanésiens, des corps-écrans de la modernité et de la postmodernité. Le rôle joué dans la constitution de cette iconosphère par les croyances, les effets de conscience, les goûts esthétiques, les désirs, les engouements et les peurs émerge de façon constante. Le parcours offert par Victor Stoichita n’est pas strictement chronologique, mais procède « par figures ». Ce qui importe finalement n’est pas « l’évolution » historique des images des corps, mais plutôt leur fluctuante et incessante réélaboration.
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Dans la sphère académique, l’histoire de l’art traverse une crise d’identité qui gagne peu à peu le monde muséal. À force d’emprunter ses approches à d’autres disciplines des sciences humaines, elle prend le risque de perdre de vue son objet premier, l’œuvre d’art dans sa matérialité, et son outil le plus fondamental : le connoisseurship. Celui-ci consiste à établir l’identité des œuvres, en les replaçant dans la dynamique des parcours individuels et des échanges culturels. Loin de se réduire à un talent inné, il peut et doit être enseigné sur une base théorique permettant l’exercice de l’œil. C’est à cet objectif que répond ce livre. Conçu comme un manuel méthodologique, il vise à responsabiliser les futurs acteurs de notre patrimoine et à leur transmettre des compétences concrètes, pertinentes aussi bien sur le marché de l’art que dans le monde muséal et la sphère académique. Ce faisant, il plaide en faveur d’une histoire de l’art organique, capable de se réinventer sans cesse.
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Si le nom de Marco Polo est universellement connu, on sait moins que Le devisement du monde – tel est le titre original de l’œuvre présentant ses voyages –, autrement dit « la description du monde » est le fruit d’une collaboration entre le célèbre voyageur vénitien et un écrivain de métier, Rustichello da Pisa, qui avait choisi le français comme langue d’écriture, à l’instar de nombre d’écrivains italiens de son temps. L’œuvre a connu rapidement le succès, elle a été adaptée ou traduite en plusieurs langues, de sorte qu’elle nous a été transmise dans diverses « versions » ou « rédactions », française, toscanes, vénitiennes, latines, catalane, franco-italienne. C’est cette dernière, souvent considérée comme la rédaction de référence et la plus proche de l’original, que propose le présent ouvrage, pour la première fois sous la forme d’une édition bilingue, édition critique du seul manuscrit sous lequel elle nous est parvenue (BN fr. 1116), traduction en français contemporain. On découvre une langue déroutante et chatoyante, un français coloré de nombreux italianismes. Cet ouvrage bénéficie d’une traduction fidèle et élégante, d’une introduction et de notes substantielles.
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TABLE DES MATIÈRES
NOTE SUR CETTE RÉÉDITION
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
AVANT-PROPOS
Introduction
DE LA RELIGION ET DE L’IDÉE DE DIEU AU XIXe SIÈCLE
I. UN RENOUVEAU RELIGIEUX
1. Le « libéralisme » religieux
2. Le « socialisme » religieux
II. LA QUESTION DE DIEU
1. La théologie romantique
2. La critique philosophique
3. La solution panthéiste : le bouddhisme
4. De Dieu à l’inconscient
5. Inconscient et religion : la foule
III. DESTINÉE DU CATHOLICISME
IV. LA RELIGION DE L’AVENIR
Première partie
L’ÉVOLUTION SPIRITUELLE DE MALLARMÉ D’HÉRODIADE À IGITUR
I. LES ANNÉES DE MATURATION : 1863-1865
1. Un début dans la vie
2. Naissance d’Hérodiade
3. La « Scène »
4. L’« Ouverture » ancienne
II. LA CRISE : FÉVRIER-MAI 1866
1. Les causes
— L’« Ouverture »
— Cannes
— Le crépuscule d’une idole
2. Des perspectives nouvelles
III. LA VOIE INTROSPECTIVE : JUIN 1866-DÉCEMBRE 1868
1. Retour sur soi
2. Montégut, Phidias, Léonard
3. La poésie comme exercice spirituel
4. L’impasse de l’absolu
IV. LA VOIE SCIENTIFIQUE : JANVIER 1869-1870
1. Un Discours de la Méthode
2. Igitur
3. La Thèse
Deuxième partie
LES DIEUX ANTIQUES
I. MYTHOLOGIE ET RELIGION
1. La mythologie des Idéologues
2. La mythologie romantique
3. La révolution linguistique
4. En marge de la science
— Un Mage : Eliphas Lévi
— Un Maçon : Ragon de Bettignies
— Un Païen mystique : Louis Ménard
II. VERS LES DIEUX ANTIQUES
1. L’Egyptologie mallarméenne
2. D’Hachette à Rothschild, via Longman
3. Un certain George William Cox
III. DE COX À MALLARMÉ
1. L’ordonnance générale
2. Le texte
— Notes et renvois
— Le cas Max Müller
— Coquilles et contresens
— Interpolations
— Omissions ou coupures
3. La question religieuse
4. La théologie des Dieux antiques
Troisième partie
ART ET RELIGION
CHAPITRE PREMIER. WAGNER
I. LA « RÊVERIE D’UN POËTE FRANÇAIS »
1. Théâtre et musique
2. Mythes et religion
— Le « ruisseau primitif »
— La question nationale
— Une mythologie désuète
II. L’« HOMMAGE » À WAGNER
1. De la « Rêverie » à l’« Hommage »
2. Le « Livre » wagnérien
3. Le « dieu Richard Wagner »
III. LOHENGRIN
1. Le scandale
2. De Wagner à Banville
IV. ULTIMA VERBA
CHAPITRE II. LE THÉTRE
I. HISTOIRE D’UNE PASSION
II. PARADOXE DE LA CRITIQUE
III. L’ESTHÉTIQUE THÉÂTRALE DE MALLARMÉ
1. Un mythe fondateur
2. Un théâtre impersonnel
3. Le ballet
4. La pantomime
5. Théâtre et livre
6. Le mélodrame
7. Théâtre et poésie
8. L foule
IV. LA RELIGION THÉÂTRALE DE MALLARMÉ
1. Le théâtre de la nature
2. Théâtre et société
CHAPITRE III. INTERMÈDE FORAIN
CHAPITRE IV. LES CONCERTS DOMINICAUX
I. MUSIQUE ET SOCIÉTÉ
II. MUSIQUE ET MÉTAPHYSIQUE
1. Le mystère musical
2. Musique et nature
CHAPITRE V. LE CATHOLICISME
I. « DE MÊME »
1. Des « pompes selon l’art »
2. Archéologie du catholicisme
— La nef, ou l’« invitation directe à l’essence du type »
— Le prêtre, ou l’invisibilité du type divin
— L’orgue, ou l’élargissement du lieu jusqu’à l’infini
3. Une « vision d’avenir »
II. « CATHOLICISME »
1. L’avenir de la religion
2. La religion : affaire publique ou affaire privée ?
3. Vers une religion nouvelle
— La « représentation avec concert »
— Le théâtre
— La messe
Quatrième partie
RELIGION, NATURE, SOCIÉTÉ
CHAPITRE PREMIER. DU CÔTÉ DE VALVINS : LA NATURE.
I. LE POÈTE AUX CHAMPS
1. Une rêverie hygiénique
2. Une mystique de la source
II. LA TRAGÉDIE DE LA NATURE
1. Préhistoire d’une tragédie
2. La « tragédie de la nature »
3. « La Gloire »
4. « Conflit »
CHAPITRE II. LA SOCIÉTÉ
I. D’UNE CRISE L’AUTRE
II. LA SOCIÉTÉ, OU DU « CENTRAL RIEN » AU NÉANT FONDATEUR
1. Une illusion philosophique
2. Le « central rien », ou la cité trouée
3. De la cité antique à la cité moderne
4. Un rêve de coupole
III. DES FÊTES NATIONALES
CHAPITRE III. L’OR
I. UN ARCHÉTYPE IMAGINAIRE
1. De l’or prodigue
2. … à l’or caché
II. LA RELIGION DE L’OR
1. L’Or-dieu
2. Le poète et le prolétaire
3. Le poète et l’or
4. Aristocratie et démocratie
III. LE CRÉPUSCULE D’UN DIEU
Cinquième partie
UNE THÉOLOGIE DES LETTRES
I. MYTHOLOGIE ET POÉSIE : LES DIEUX ANTIQUES
II. LINGUISTIQUE ET POÉSIE : LES MOTS ANGLAIS
III. POÉTIQUE ET POÉSIE
1. Le « Mystère dans les Lettres »
2. Une théologie des lettres
Sixième partie
LIVRE ET RELIGION
I. DES DIEUX ANTIQUES AU LIVRE
1. Le Livre dans les Divagations
2. Le « Livre » de Mallarmé
3. Le Mystère d’Hérodiade
II. L’ACTION RESTREINTE
1. Une religion privée du livre
2. Livre et public
3. Livre et théâtre
III. UNE RELIGION DU LIVRE ?
1. Une récitation publique
2. Un rituel académique
3. Les séances du « Livre »
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
INDEX DES TEXTES DE MALLARMÉ
INDEX NOMINUM
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Le trickster, ou fripon divin, qui joue des bons tours et nargue la société, est un personnage récurrent des traditions littéraires européennes. Il est bien représenté dans le domaine français médiéval : Tristan, Renart et Pathelin ont ainsi passé les siècles en amusant petits et grands, alors que ce sont davantage les situations que le nom des héros qu’a retenues la tradition des fabliaux. Les deux contes à rire ici édités nous en présentent des spécimens bien contrastés : au boucher d’Abbeville, qui ne cherche qu’à se venger des mesquineries qu’il a subies et qui illustre l’expression « l’occasion fait le larron », s’oppose Trubert, dont les tours, souvent ignobles et gratuits, trahissent une propension innée à faire le mal. L’opposition des deux textes est également formelle : alors que Le Boucher d’Abbeville est un fabliau tout à fait typique, ne narrant qu’une anecdote brève, Trubert est, avec ses nombreux épisodes, un véritable petit roman comique qui anticipe le genre picaresque. Les deux récits se complètent ainsi pour donner un aperçu représentatif du thème de la ruse dans la littérature facétieuse du Moyen Age.
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Le divertissement, la fête, le rire sont des besoins que, pour exorciser les inquiétudes de la vie quotidienne, nous éprouvons tous. Cela est encore plus vrai dans les sociétés soumises à une discipline sévère ou confrontées à des événements douloureux. Les XVIe et XVIIe siècles ont su créer ces espaces d’exception. Ils ont réservé une place aux bouffons et aux farceurs, à l’expression publique de l’exubérance et de la gaieté, ils ont su contourner les interdits pour libérer l’énergie vitale de ses entraves. La littérature tient sa part dans ce grand jeu. Au XVIe siècle, Erasme, Rabelais, Montaigne, quelques autres docteurs en gai savoir affirment la légitimité du plaisir. Lorsque l’ordre moral et la police des idées se resserrent, au XVIIe siècle, des écrivains prennent la relève, remplissant dans la société la même fonction que le fou à la cour. Ce sont des bohèmes, des saltimbanques, des lettrés plus ou moins libertins qui incarnent ou mettent en scène la joie pour la faire advenir. Si Molière joue ce rôle à la perfection, toute une faune littéraire, à ses côtés, s’emploie à créer des mondes où l’homme, en accord avec son désir, peut s’épanouir.
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Les humanistes ont joué un rôle essentiel dans l’élaboration de la critique littéraire et la constitution de la poétique comme discipline distincte de la grammaire et de la rhétorique. Ils ont conditionné la réception des traités antiques, en particulier la Poétique d’Aristote et l’Art poétique d’Horace, et ont problématisé des concepts appelés à une grande fortune, comme la mimèsis, la catharsis, le decorum ou l’ut pictura poesis. Ils ont apporté des éléments théoriques originaux, élaboré des taxinomies génériques complexes et repensé les systèmes de classification des arts. Cette Anthologie offre une vision synthétique des textes théoriques latins en Europe, du Trecento à la fin du XVIe siècle. Elle présente les principaux penseurs et leur art poétique, analyse les notions clefs et propose un choix de textes emblématiques, édités, traduits et contextualisés. Un bel outil de travail pour penser l’utilité de la poésie, la création, l’histoire littéraire et les normes esthétiques.
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Fruit de l’admiration d’Estienne pour l’excellence des artisans dont le « génie » assurait à la foire de Francfort son rayonnement international, et surtout pour son « Académie foraine des Muses », l’Eloge fut brandi après la Guerre de 1870 comme étendard d’une paix universelle garantie par le commerce international. Il est présenté ici dans trois traductions inédites (française, allemande, anglaise) et rendu à ses premiers lecteurs : outre le Conseil de Francfort, un petit groupe de poètes autour de Melissus et Posthius liés par leur croisade contre l’ivresse, Johann Fischart, le premier traducteur de Rabelais, et Marx Mangold, l’adaptateur méconnu de l’Eloge en vers allemands.
Estiennes Lob drückt die Bewunderung für die Kunstfertigkeit der Schausteller auf der Frankfurter Messe aus, die ihr eine internationale Ausstrahlung sicherte, vor allem aber für die „Musen-Akademie » der Buchhändler. Dieses Enkomion auf die Frieden stiftende Kraft des internationalen Austausches wurde nach dem Krieg von 1870 wiederentdeckt. Die Neuausgabe des lateinischen Texts mit drei bisher ungedruckten Übersetzungen (französisch, deutsch, englisch) erinnert auch an die ersten Leser: Neben dem Rat der Stadt Frankfurt waren das die Dichter um Melissus und Posthius, an deren literarischem Feldzug gegen die Trunksucht sich Estienne beteiligte, Johann Fischart als erster Rabelais-Übersetzer und Marx Mangold, der das Lob in einen deutschen Paarreim-Dialog brachte.
The fruit of Estienne’s admiration for the excellence of the artisans whose ‘genius’ secured for the Frankfurt Fair its international reputation, and especially for its ‘Academy-Fair of the Muses’, the Encomium was held up after the Franco-Prussian War as a banner for the lasting peace that would be brought about by world economic prosperity. Here it is presented in three new translations (French, German, English) and brought back to its first readers: the Frankfurt Council; a small group of poets close to Melissus and Posthius, united in their crusade against drunkenness; Rabelais’ first translator Johann Fischart; and the little-known author of a German verse adaptation of the Encomium, Marx Mangold.